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mercredi 25 janvier 2017

Midi sonne, il retenti au Jardin du Palais-Royal !

Certaines périodes sont plus ensoleillées que d'autres.
On sait que pendant longtemps, les populations ont vécues sans horloge.
Les journées étaient en fait rythmées... par le cycle solaire.

Les scientifiques comme les habitants prirent l'habitude de vivre au rythme du soleil qu'ils consultaient régulièrement grâce aux méridiens.
C'est en 1667 que des mathématiciens définirent un premier méridien à Paris. Celui-ci passait par l'Observatoire de Paris mais également par le 21 rue des Bons-Enfants, non loin du Palais-Royal.

On se servait de cadrans solaires afin d'obtenir l'heure exacte.
Je parle d'heure exacte mais je pourrais dire l'heure vraie car de 1550 à 1750, l'heure solaire était considérée comme la bonne heure.

Quand l'horlogerie a commencé à se développer dans notre société, ce système ne fut pas reconnu tout de suite. L'heure indiquée par l'horloge n'est pas exactement celle indiquée par le cadran solaire. On considérait que l'heure (de la montre) était la résultante d'un temps moyen, une sorte de minuterie réglée sur le principe de la régularité.

Face à ces réticences, il fallu trouver un compromis. Et c'est là où le soleil frappait fort, non loin de l'axe méridional, que la solution fut installée : dans le jardin du Palais-Royal.


Le Palais-Royal fut édifié en 1624 sous la commande du Cardinal Richelieu qui, à cette époque Secrétaire d'Etat du Roi Louis XIV, souhaitait se rapprocher du souverain qui logeait au Palais du Louvre.

Il fit construire l'ensemble qui se développa avec le temps et les directives de ses successeurs, jusqu'en 1780, années durant laquelle le Duc de Chartres en fit l'acquisition. Il entreprit la construction de galeries rendant l'espace avec ses boutiques sous galeries plus attrayant.

Le Palais-Royal était alors le lieu vers lequel se pressait le tout Paris, les badauds, les joueurs, les prostituées et les pickpockets...

Le lieu, en plus d'être à la mode était l'endroit idéal pour jouir du soleil et de son heure.


Le Duc de Chartres fit appel au Sieur Rousseau, un ingénieur et horloger qui détenait sa boutique dans la galerie du Beaujolais, pour obtenir l'heure exacte.

Le système des montres n'était pas encore totalement fiable, il fallait régulièrement les régler.
Sieur Rousseau inventa un système sur lequel les passants pourraient se fier.

Pour ce faire, il conçu un premier petit canon en bronze qu'il installa au coeur du jardin du Palais-Royal. Celui-ci était muni d'une petite chambre qui contenait de la poudre.
Lorsque le soleil serait à son zénith, celui-ci lancerait une détonation annonçant le midi pile.


En 1786, il modifia le système du canon. Il installa sur son canon une mèche dont l'extrémité serait placée sous une loupe.
Avec la réverbération du soleil et sous l'axe du plus haut point du soleil dans le ciel, la culasse chaufferait, mettant le feu à la mèche et actionnant le mécanisme.

Le canon sonnait midi pétante. C'est donc tout naturellement qu'au XVIIIème siècle les bonshommes se réunissaient tous les jours (au minimum de mai à octobre) afin de régler leur montre... midi sonne !


Le canon fonctionna jusqu'en 1914 et fut placé sous verre ensuite jusqu'en 1974 où, force est de constater, que la loupe a disparu et que le petit canon est en très mauvais état.

Il fut restauré grâce au Lions Club de Paris du Palais-Royal et replacé cette année là jusqu'en 1981 pour lui redonner vie lors d'une nouvelle restauration.

Il fut remis en service en Juillet 1990 sous la gouverne de Jack Lang (Ministre de la Culture à cette époque) et lui fit tonner le midi solaire tous les mercredis jusqu'en 1998 où le petit canon disparu durant une nuit d'Avril.

Sur son socle on pouvait lire : "Horas non numero nibi serenas" ("Je ne compte que les heures heureuses").


En 2002, on installa une réplique. Le petit canon est mis en marche de temps à autres, par un système de télécommande, lors des journées du patrimoine... et, je ne sais si l'information est toujours d'actualité mais, il paraîtrait même qu'il fonctionnerait tous les mercredis !

Une petite vidéo trouvée sur internet (je n'ai pas eu le temps de filmer le début alors j'espère que son auteur ne m'en voudra pas de vous la partager).

A vous de voir ;-)



(Voici l'article qui avait été établi par le Domaine du Palais Royal, vous y trouverez quelques photographies du canon avec tous ses éléments.)

mercredi 18 janvier 2017

Un détour dans un bar "mine de rien" : le Bar A la Tour a beaucoup de choses à nous raconter

Je ne vous raconte jamais comment je trouve mes sujets.

Parfois ils viennent de ma connaissance, une sorte de flash sorti du fin fond de ma mémoire, quelques fois ils surviennent après avoir conversé, regardé des documentaires, écouté des émissions....
Et d'autres fois, j'use également de chance.

C'est le cas pour ce lieu dont je vais vous parler.

Je pars me promener et je vous emmène avec moi, dans mon sac à dos, nous partons à l'aventure !

Bon, il fait froid en ce moment. Même en se couvrant correctement, je dois bien avouer qu'un petit chocolat chaud ne serait pas de refus.

Je recherche donc un café, mais pas n'importe lequel. Un petit endroit bien loin des grandes avenues, mais ça s'avère compliqué... je suis sur Rivoli !

Je décide de me diriger vers la Seine, je sais que des ruelles sont cachées par ici.
En m'éloignant de la foule, je peux profiter un peu plus du Paris intime, celui qui m'est si cher (et pour vous ?).

Au coin d'une rue, j'aperçois ce petit troquet... un bar comme je les aime : cosy et chaleureux.


Je m'installe au bar et prends le soin d'observer l'unique petite salle.


Je vois dans un coin une photographie. Visiblement je ne suis pas la seule à qui cet endroit à plu.


En me rapprochant, je vois marqué Atget, 1902. Je sais qu'Eugène Atget, grand photographe de la fin du 19ème et du début du siècle dernier, prenait souvent des clichés sur lesquels apparaissaient des lieux particuliers et chargés d'Histoire.

D'ailleurs à son époque, l'intérieur devait ressembler à quelque chose comme ça :


Je me retourne et vois une plaque au mur...


Hé bien ! Il semblerait que d'Artagnan avait pour habitude de se réfugier ici.

D'ailleurs, on ne peut parler de d'Artagnan sans évoquer ses mousquetaires.
Il faut savoir que les mousquetaires Athos, Porthos et Aramis, les personnages du roman d'Alexandre Dumas "Les trois mousquetaires", ont réellement existé à l'époque de Louis XIII.

En fait, Armand de Sillègue d'Athos d'Hauteville, Isaac de Porthau (ou Portau) et Henri Aramitz étaient trois soldats sous les ordres de leur capitaine Monsieur d'Artagnan. Ils avaient comme mission de veiller à la sécurité personnelle du Cardinal de Richelieu menacé de mort. Il avait, par ailleurs, fondé une caserne pour abriter ses mousquetons non loin de là (au 5-7 rue des Bons Enfants).

Je me tourne alors vers le tenancier du bar et lui demande de me conter son histoire avec les mousquetaires :

Le bar A la Tour fut acheté par la Comtesse Bonacieux. Celle-ci fréquentait Monsieur d'Artagnan qui ne manquait pas une occasion de lui rendre visite. Il était souvent accompagné des "mousquetons" dits les mousquetaires. Certainement que les 3 célèbres soldats fréquentaient aussi les lieux.

En tout cas, quand Alexandre Dumas, après avoir lu les mémoires de Monsieur d'Artagnan, cherchait à écrire son roman, il prit l'habitude de venir en ces lieux afin d'y puiser son inspiration. Il en écrivit une bonne partie avant de le publier en 1844.

Conquise par cette histoire et l'énergie qui se dégage du lieu, je furette sur internet depuis mon téléphone... quelle joie d'apprendre que ce bar est en fait un Monument Historique !
Plus précisément, se sont ses escaliers intérieurs, ses façades et ses toitures sur rue qui lui permettent d'être considéré comme tel depuis le 12 Avril 1974.

La bâtisse fut érigée au XVIIème siècle et conserve encore à l'heure actuelle son aspect extérieur d'origine, enfin presque.
Il semblerait que A la Tour n'ait pas toujours été son nom.Rajoutez "d'Argent" et vous comprenez que le prestigieux restaurant La Tour d'Argent n'ai pas toujours été la seule à s'appeler ainsi.

Le célèbre restaurant (celui sur l'autre Rive) aurait été fondé en 1582 par un certain Rourteau.

Et pourtant, notre bar A la Tour se serait également appelé A la Tour d'Argent.


Il aurait même été le premier à porter ce nom, et à deux reprises, avant que le restaurant de La Tour d'Argent ne décide de déposer l'exclusivité de son nom dans les années 50.

Si vous vous promenez dans le vieux Paris, n'hésitez pas à emprunter ses rues et à vous arrêter par ici, je suis sûre que vous en serez ravis aussi !

mercredi 4 janvier 2017

Ne demandez pas aux parisiens de se stopper, c'est inutile, ils ne connaissent plus.

La plupart du temps on entend dire que les parisiens conduisent mal...
On nous demande aussi souvent "Comment faites vous pour conduire, j'ai trop peur de conduire là-bas !" ou encore "Vous êtes dingues de prendre la voiture, vous roulez comme des fous !".

(C'est exactement ce que l'on entend aussi quand on explique que l'on ose s'aventurer sur les routes en vélo, en scooter, en moto,...)

Bon, il peut être effectivement difficile de s'y retrouver sur nos routes entre les feux, les feux de piétons, les piétons eux-mêmes qui traversent partout sauf sur les passages cloutés (je sais, j'exagère un peu), les panneaux de signalisation divers, sans compter les sens interdits et les publicités qui s'y rajoutent... c'est compliqué de circuler sans GPS quand on ne connait pas trop sa route.


Alors voici une petite piste pour se sentir un peu plus à l'aise : ici, il existe deux choses, les feux et les priorités à droite, y compris dans les rond-points !

Oui mesdames et messieurs, ce n'est pas autre chose.
Il existe certainement d'autres manières de nous arrêter comme les embouteillages, les accidents, les manifestations... Je pense également au fameux STOP.

Oui, vous souvenez-vous avoir déjà croisé ce panneau dans la capitale ?

En recherchant dans les archives de la Préfecture de Police, je suis tombée sur une revue spécialisée, Pprama. En feuilletant le fameux Pprama, j'ai trouvé ma réponse dans un article dédié à la sécurité routière à l'approche de l'été.

En page 148 (sur les archives de l'année 2012), il est expliqué que les panneaux "Stop" sont rares voire inexistants dans la capitale, à quelques exceptions près.

Il y a quelques années, Paris était la ville comptant le moins de "Stop" : un pauvre panneau isolé en bord de Seine dans le XVIème arrondissement.


Il servait à arrêter la circulation à la sortie d'une entreprise de matériaux de construction sur le quai Saint-Exupéry.


C'était le seul et son unique présence fut officialisée par le Préfet de Police en 2012. Il l'avait précisé dans une lettre publiée le 3 Octobre 2012 sur Pprama en page 214.

Cette histoire avait même "défrayé la chronique" dans les journaux parisiens, les nationaux mais également chez nos amis de Ouest France.

Depuis, le panneau a disparu. Nous pouvons donc dire que nous sommes maintenant instoppables (ou presque !).


Du coup, j'en viens à me demander si j'ai déjà croisé un "Cédez le passage"...

Existent-ils à Paris ?