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mercredi 5 avril 2017

Paris, ville presque sauvage

Quand on se promène du côté du Champs de Mars, il n'est pas rare de voir les fonds de poubelles de la ville éventrés....

Vous vous apercevez assez rapidement que les coupables sont en fait les nombreux corbeaux présents dans les alentours.

Les corbeaux ne sont pas les seuls affamés à venir chercher de quoi manger dans Paris... les mouettes, par exemple, sont de plus en plus nombreuses. Tout d'abord en bord de Seine, il n'est maintenant pas rare de les entendre au petit matin du côté de Montparnasse.

Dans le 13ème, on pourrait se croire dans un épisode du dessin animé "Les animaux du Bois de Quat'sous".


En s'y promenant, on croise des hérissons, des pies bavardes, des mésanges, des chats sauvages, des colverts, des chouettes, ...

Et cela ne correspond pas exclusivement au 13ème arrondissement.

En fait, Paris compte près de 17 000 espèces d'animaux !


Je me souviens de cette rencontre surprenante avec un héron sur les quais de l'Ile Saint-Louis ou encore d'avoir aperçu pour la première fois de ma vie un cormoran sur le Bassin de la Villette. Ce dernier plongeait entre les canards, les cygnes et les mouettes pour y pêcher son repas.

Au-delà de toute cette vie animale, il y en a un dont la présence est surprenante...

Non, je ne parle pas de ce crocodile qui avait été retrouvé dans les égouts ou des nombreux crapauds vendus dans un ancien marché, des éléphants ou encore des cochons, ...

Il y a pourtant un animal sauvage que l'on pourrait être amenés à rencontrer, un animal longtemps chassé de notre capitale originellement boisée.

Je parle de cet animal rusé et malicieux qui fait tant parler les fabulistes et autres conteurs d'histoires... le goupil.


Qui aurait cru qu'un renard roux pouvait habiter en milieu urbain et de surcroît dans une ville comme Paris ?

Après avoir déserté la capitale dans les années 90, il semblerait que celui-ci ait rebroussé chemin...

Le renard roux est revenu parmi nous pour trouver de la nourriture.
Opportuniste, c'est un animal qui est en haut de la chaîne alimentaire, ce qui permet de comprendre que notre capitale n'est pas si désagréable pour tout le monde. Le renard roux y trouve tout ce dont il a besoin pour pouvoir vivre et éventuellement se reproduire.

Xavier Japiot, chargé des espèces sauvages au sein de Paris-Nature, avait expliqué la bonne santé de Paris dans une interview :
" Leur présence est un bio-indicateur, c'est-à-dire qu'ils rendent compte d'une bonne santé dans l'écosystème urbain ".

Paris avait redéfini ses plans, il y a quelques années, dans l'intérêt de l'amélioration de la biodiversité parisienne.

Il semblerait que les efforts de la Mairie de Paris en faveur de l'écologie et de la transformation d'un Paris gris et pollué en Paris vert et respirable, porte ses fruits (voici les prochains projets de notre Mairie pour 2020 disponibles en PDF).


Le renard de Paris, qui pèserait entre 4 et 5 kg, mettrait bas 3 petits les 3 premiers mois de l'année. Un jour nous aurons peut-être le privilège de croiser les renards et leurs renardaux dans les grands parcs parisiens ou les espaces verts.

Ils auraient été aperçus dans le parc des Buttes Chaumont, le jardin du Luxembourg, sur la petite ceinture, dans le bois de Vincennes ...


En 2012, l'Agence d'Ecologie Urbaine de la Ville de Paris avait recensé entre 12 et 15 renards dans toute la capitale.

Nombreux ? 
Pas réellement, surtout si l'on compare avec la capitale britannique qui compte plus de 10 000 renards.
Contrairement à Londres, l'entrée du goupil dans Paris se veut plus difficile étant donné les dangers pour franchir la barrière du périphérique.

Paris est encore loin d'être la sauvage que l'on veut bien prétendre mais tend vers un développement de sa biodiversité et un retour à la nature.


Voici, pour illustrer mes propos, une petite vidéo faite par francetvinfo.