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mercredi 22 mars 2017

Il existe un Village Royal en plein coeur de Paris

Non loin de l'agitation qui rythme le 8ème arrondissement et le quartier de la Madeleine, se situent de petites rues et des galeries où le calme et la tranquillité ont été préservés.

Parmi "ces petits coins cachés" entre la Place de la Madeleine et la prestigieuse rue du Faubourg Saint-Honoré, une rue aux allures britanniques : la Cité Berryer que l'on nomme aujourd'hui le Village Royal.


Avant d'être la belle rue aux boutiques luxueuses, elle était, à l'origine un immense terrain vague situé entre la rue Royale et la rue Boissy d'Anglas (à l'époque entre le Chemin du Rempart et la rue de la Magdeleine).
Sur cette parcelle, en bordure, était bâtie une caserne de mousquetaires, ceux qui assuraient la garde du roi Louis XIII.

Le Village Royal fut inauguré en 1746, époque durant laquelle le 8ème arrondissement était devenu "le quartier à la mode".

Nombre de bourgeois habitaient la zone marécageuse environnante. Celle-ci attirant toujours plus de monde et les bourgeois se sentant fatigués par l'attraction grandissante du marais, déménagèrent dans ce quartier nouveau.


Mais ce quartier nouveau était dépourvu de la chose la plus importante : un marché....

Il existait bien le marché du Faubourg Saint Honoré établi non loin de là depuis 1723 entre les rues de Surène, d'Aguesseau et Montalivet mais un homme eut une idée qui révolutionna le quotidien des habitants.

C'est Mol de Lurieux, avocat au Conseil de Paris, qui fit une affaire.
Propriétaire d'un terrain à proximité du village nouveau, il décida de tirer avantage de la situation.
Pour ce faire, il céda son terrain à la condition qu'on lui verse un quart de privilège (une sorte de rente).

On aménagea le terrain afin d'y disposer des étals : 6 pour les bouchers, des baraques de boulangers, de fruitiers et de poissonniers.
Le marché se déplaça en cet endroit et devint le marché d'Aguesseau à partir de 1746.
Il doit son nom à Joseph Antoine d'Aguesseau avocat du roi et conseiller au Parlement de Paris.

"Joseph-Antoine d'Aguesseau, conseiller honoraire au parlement, M. de Champeron et M. de la Vergne furent autorisés en 1723 à établir le marché d'Aguesseau dans un marais situé entre les rues de Surêne et du Faubourg-Saint-Honoré, au-dessus de la rue d'Aguesseau. Des lettres-patentes, datées du camp d'Alost le 16 août 1745, permirent de transférer ce marché à la place qu'il occupe encore, rue de la Madeleine et rue Royale; seulement le terrain vendu à cet effet par l'avocat André Mol de Lurieux ouvrait rue Basse-du-Rempart, en attendant qu'il y eût une rue Royale et qu'elle s'étendît jusque-là.
Sur l'emplacement primitif du marché fut édifié l'hôtel de Choiseul-Meuse, au coin de la rue d'Aguesseau."

(source)

A l'époque, le marché était surtout adossé à la caserne. De nouveaux bâtiments furent construits en 1760 et 1785, formant en leur centre une allée dans laquelle se trouvaient mêlées boutiques en tous genres et marché.


Il fut rénové une première fois en 1837 puis en 1877, date à laquelle il prit le nom de Cité Berryer, nom donné en hommage à un avocat et homme politique.


Les étals sont restés en place longtemps avant d'être déplacés place de la Madeleine.
C'est aujourd'hui un petit marché alimentaire dans lequel il fait bon se promener les matinées du mardi et du vendredi.

La cité Berryer fut rénovée à partir de 1992, et ce, pendant deux ans. Les architectes se sont basés sur les plans initiaux classés aux Archives Nationales, permettant un réaménagement comme à l'origine.
Les bâtisses bordant l'allée, considérées comme Monument Historique depuis 1987, ont été conservées et rénovées.


C'est à ce moment là que le lieu prit son nom actuel : le Village Royal, permettant de mettre au jour un peu plus l'âme prestigieuse qui s'en émane.



A l'intérieur, vous trouverez des boutiques de luxe, des bureaux privés et des habitations. C'est un véritable havre de paix où le calme règne presque en maître à deux pas d'une des plus importantes voies de circulation de la Capitale...



Une dernière petite chose...
En rentrant par l'accès rue Royale, on peut voir une plaque au ton humoristique qui rend hommage à Alphonse Allais qui a vécu au numéro 25 de la voie.

 « Si en 1900 Alphonse Allais a, par erreur, habité
en face : 24 rue Royale, c’est ici que son esprit demeure.
 »


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