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mercredi 31 août 2016

La tombe d'Eugène Delacroix, un mausolée exceptionnel

Lors de mes nombreuses visites au cimetière du Père-Lachaise... j'ai eu l'occasion de voir et d'apprendre des choses inattendues.

Lors de mes recherches sur Allan Kardec, je me suis déplacée dans le but de prendre connaissance de ce phénomène et de photographier sa sépulture afin d'illustrer mon article.

Allées du Père-Lachaise

Je garde de cette visite un souvenir mémorable.
J'eu rencontré un homme d'un certain âge qui, visiblement était intrigué par ma présence.

Il me questionna sur mes croyances et la raison de ma venue.

Je lui expliqua que je visitais sa tombe pour des recherches. Après quelques confidences sur d'étranges ballets entamés autour de cette tombe, il me proposa de l'accompagner faire quelques pas.

Il m'expliqua à cette occasion qu'il venait quotidiennement fleurir la tombe de sa défunte mère depuis près de 40 ans.

Il m'accorda, en plus de la balade, bien plus que je ne l'espérais : une visite personnalisée du cimetière, l'apprentissage qui me faisait défaut dans mon métier de guide... il m'offrit un but à atteindre car il en savait vraiment plus que n'importe qui dans ce cimetière (et si un jour mes textes tombent entre ses mains, je le remercie).

Tout ceci pour vous relater les quelques faits.

Je me souviens, nous nous sommes arrêtés devant un mausolée caché derrière un gros tronc d'arbre... la tombe d'Eugène Delacroix.

Tombe d'Eugène Delacroix

"_Vous connaissez Eugène Delacroix ?

Eugène Delacroix

_ Bien sûr ! Vous parlez de ce fameux peintre considéré comme le précurseur du courant romantique au XIXème siècle ? De celui qui fit le célèbre tableau de "La Liberté guidant le peuple" exposé au Louvre, celui qui était également représenté sur nos billets de 100 francs ?

Eugène Delacroix peignait en s'inspirant d'anecdotes historiques et littéraires, ce qui lui permettait de livrer un message puissant dans ses oeuvres.

Participant aux ateliers de Pierre-Narcisse Guérin, il fit la connaissance de son camarade Théodore Géricault.
Il fut également écrivain. Il laissa derrière lui un Journal qui fut publié après sa mort.

_ Observez sa sépulture... à votre avis, de quoi est faite cette pierre tombale ?

Tombe d'Eugène Delacroix

_ Je ne sais pas, on dirait de la pierre de roche. Je ne m'y connais pas tellement en pierre. Elle est très noire, il n'y a pas de statue sculptée (peut-être est-ce une pierre friable ?), il n'y a pas de représentation.

_ Cette pierre, c'est de la pierre de lave. Elle provient de Volvic."


Eugène Delacroix avait écrit :

"Mon tombeau sera au cimetière du Père-Lachaise, sur la Hauteur, dans un endroit un peu écarté. Il n'y sera placé ni emblème, ni buste, ni statue. Mon tombeau sera copié très exactement sur l'antique, ou Vignole, ou Palladio, avec des saillies très prononcées, contrairement à tout ce qui se fait aujourd'hui en architecture".

Tombe d'Eugène Delacroix
Cimetière du Père-Lachaise - 49ème division

Il avait pour but de se démarquer, même après sa mort. Sa dernière volonté était d'avoir une tombe qui soit la reproduction fidèle du sarcophage de Lucius Cornelius Scipio Barbatus (homme d'Etat et Général de la République Romaine surnommé le "Barbu").

Son cercueil sera orné, tout comme celui du Barbu, de trygliphes et de métopes, à une différence près, à la place de l'épitaphe initialement inscrite sur le mausolée de Scipion, il y aura pour seul inscription ses nom et prénom.

dimanche 21 août 2016

La fête des fous

Aujourd’hui, dimanche, journée consacrée à la folie religieuse et spirituelle.

Connaissez-vous vraiment les évènements étranges véhiculés par la religion au Moyen-Âge ?

Du XIIème au XVIIème siècle, la France entière célébrait un évènement incroyable en Janvier : la Circoncision de Jésus. La France était donc un pays très ancré dans la religion chrétienne. Tellement rattachée à la religion, que l’on a pu assister à des débordements comme celle de la Fête des fous autrement appelée la Fête des Innocents.

Fête des Fous dans une église en 1752

A l’époque où le 1er Janvier n’était pas encore le premier jour de l’année, Décembre était déjà un mois de fête. On aimait célébrer Jésus et son entrée triomphante à dos d’âne dans Jérusalem.

Afin d’honorer ce saint âne, une fête vit le jour. Elle portait plusieurs noms bien sûr selon les villes de France. Certains l’appelaient la fête de l’âne, d’autres des sous-Diacres, des diacres saouls (et pour cause) mais également celle des Cornards, des Libertés de Décembre.

Des festivités étaient organisées sous 3 ou 4 jours à partir du 26 Décembre.
A l’occasion de cette fête des Fous, une cérémonie était organisée par les prêtres eux-mêmes.
Imaginez vous remonter le temps…. Vous êtes à Notre-Dame de Paris (ou à l’église Saint-Etienne, son ancienne cathédrale voisine), un 26 Décembre, en plein Moyen-Âge. Un homme est élu pour devenir l’abbé des fous.

Celui-ci est habillé avec tous les ornements pontificaux, à l’exception de la mitre remplacée par un « bourrelet ».

Vous êtes venu célébrer cet âne qui a enduré tant de choses pour Jésus, vous êtes venu pour assister à la messe. Une messe mystérieuse qui ne ressemble à aucune autre à ce jour.

Ce qui suit parait irréel.

Une fête qui traverse les frontières

En entrant dans Notre-Dame, vous vous engagez dans la nef. Le pape des fous, tranquille, face à vous, attend que vous preniez place pour débuter les festivités.

A ses côtés, les prêtres (les vrais), travestis d’une manière délirante. Habillés en femme, ils sont barbouillés de lie et masqués… Ils attendent eux aussi. Le nouvel abbé prend place, il s’assoie sur son trône prévu pour l’occasion.

Alors commence cette messe improbable. Le prêtre se met à réciter un discours pour le moins inconvenant. En réaction, les prêtres se mettent à chanter des chansons obscènes.

Sur l’autel, un encensoir est rempli de fumier afin d’embaumer le lieu. Certains disent même que de vieilles savates y furent brûlées. Les osties et le vin ont été troqués contre de la purée et du boudin.

Pendant que les prêtres dansent, se pavanent (on ne sait plus trop), les diacres et sous-diacres se précipitent sur l’autel afin de manger tout ce qu’ils peuvent y trouver pendant que le pape de ces quelques jours se divertit en jouant aux cartes, aux dés.

Le pontife, trônant sur son siège, commence à bénir ses nouveaux fidèles… en les injuriant !

Prononçant ses bénédictions, il demandait pour eux des maux de dents, un mal de foie, une poignée de pardons. Une méthode certainement insufflée par un fort besoin de repentance.

Une fois la messe prononcée, tous ces religieux se précipitaient dans les rues afin d’entamer une procession hors du commun. Au milieu des foules, ceux-ci lançaient en guise de bénédictions des injures accompagnés d’ordures ou de boue.


Il semblerait que la tradition de la fessée se pratiquait déjà à cette époque. On dit que les gens trouvés au lit un 28 Décembre (un des jours de fête), se voyaient punis par quelques claques sur le derrière (et bien plus si la sentence paraissait trop légère pour les circonstances : par exemple être sorti de son lit pour être conduit nu jusqu’à son église).

Sujette à de nombreux débordements, cette fête fut peu à peu interdite sur le territoire jusqu’à être interdite par les instances religieuses et civiles.

L’histoire que je viens de vous mentionner, vous en avez déjà entendu parlé si vous avez lu le roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo (un résumé du livre...).

mercredi 17 août 2016

De l'infortune à la folie : Eugène Cochet

Savez-vous qu’en 1880 le jardin du Luxembourg abritait des hommes de mauvaise fortune ?

Jardin du Luxembourg
Parmi ces clochards vivant de la charité publique, un ancien Préfet de l’Eure, un dénommé Eugène Cochet.

Il n’était pas rare de l’y croiser. L’homme déambulait frénétiquement au milieu des allées, vêtu d’une redingote misérable, le cheveu hirsute, arborant fièrement une serviette de cuir débordant de mille papiers … des poèmes parait-il.

Oui, l’ancien préfet se présentait comme étant un poète.

Tout au long de ses balades, il s’indignait de n’avoir reçu aucune médaille.

Palais du Luxembourg

Bien connu des étudiants du quartier latin qui fréquentaient régulièrement le jardin, il était plutôt vu comme un pauvre homme ayant perdu la raison. D’ailleurs, ces mêmes étudiants se jouaient régulièrement de lui jusqu’à la blague ultime qui emporta les derniers espoirs d’Eugène Cochet en même temps que sa vie.

Un jour, souhaitant s’amuser de la situation pénible et des plaintes de l’homme, les étudiants organisèrent une célébration « en son honneur », au nom du peuple de France.

Ils le couronnèrent de divers prix, lui décernant pas moins d’une dizaine de médailles sous des prétextes toujours plus farfelus les uns que les autres. Cochet se vit décerner les médailles de l’Ordre de la Jarretière, de l’Eléphant Vert, le Mérite Agricole, la cravate de commandeur de la Légion d’Honneur, …

Jardin du Luxembourg

Ce fut le canular le trop. Le pauvre homme tellement ravi de voir son souhait exhaussé, se vit défiler dans tout le jardin dans une tenue pour le moins humiliante.

Aveuglé par sa joie débordante, il se pavanait au Luxembourg, cravate rouge et éléphant suspendus à son cou, jarretière au mollet.

Fontaine Médicis
(la "grotte du Luxembourg")

Le pauvre homme, visiblement envahi par la folie, fut arrêté par les gardes du jardin et embarqué à 
l’Hôpital Psychiatrique de Sainte Anne.

Il eut le temps d’y séjourner seulement 8 jours, le temps d’y pousser son dernier soupir…

jeudi 11 août 2016

Le voyage surprenant d'un hôtel particulier : l'Hôtel Massa

Lors des premières journées du patrimoine auxquelles j’ai eu l’occasion d’assister, je me suis tout naturellement tournée vers les lieux de Lettres.

Quelle fut ma surprise en découvrant l’histoire peu commune de ce lieu. Je pensais me plonger dans l’histoire du 14ème arrondissement alors qu’en fait, je ne faisais que voyager dans l’espace pour me retrouver au cœur du 8ème arrondissement…

Je vous présente l’Hôtel de Massa, un hôtel particulier situé au 38, rue du Faubourg Saint-Jacques dans le 14ème arrondissement de Paris.


Cet hôtel fut construit entre 1777 et 1779 selon les plans de l’architecte Jean-Baptiste Le Boursier… sur les Champs-Elysées.

Il fut érigé pour un écuyer qui occupait les fonctions d’administrateur général des postes et de receveur général des finances de Paris, un dénommé Denis-Philibert Thiroux de Montsauge.

L’hôtel fut construit quand le lieu n’était encore que campagne, où l’avenue n’était encore que le chemin des Champs-Elysées (au croisement de l’actuel rue de la Boétie).

On dit que nombre de fêtes et cérémonies y furent organisées, que Richelieu lui-même s’y réfugiait pour vivre ses amours.

En vérité, Denis-Philibert Thiroux de Montsauge n’y résida jamais.

A sa mort, nombre de personnalités se succédèrent dans l’achat de l’hôtel particulier dont Bonaparte en 1802 lorsqu’il exerçait la fonction de premier Consul d’Etat.

Son nom ?
 
C’est celui du dernier acquéreur avant son déplacement : le Duc de Massa qui l’occupa à partir de 1870…

On raconte que lorsque les troupes allemandes gagnèrent Paris, il ferma les volets et jura de ne les rouvrir uniquement qu’après la revanche de la France.

Ce fut son neveu qui ouvrit de nouveau les volets… pour moins de 24 heures du 14 au 15 Juillet 1919 avant de laisser le lieu à l’abandon jusqu’en 1926.

Un an plus tard, soit en 1927, on souhaita démolir l’édifice.

Le président des Galeries Lafayettes, Théophile Bader ne souhaitant pas voir l’hôtel particulier disparaitre, le racheta avec l’aide de son ami André Lévy chargé alors des opérations immobilières.

Ne souhaitant pourtant pas occuper les lieux mais se trouvant sous la pression des nouvelles œuvres prévues pour la future « plus célèbre avenue du monde », ils s’entourèrent d’Edouard Herriot, ministre de l’Education Nationale, qui trouva une idée pour sauver l’Hôtel : déplacer cet édifice tout nouvellement classé Monument Historique (1928).

Une seule condition devait être respectée : mettre l’espace à la disposition de la Société des gens de Lettres en échange d’1 franc symbolique (qui occupaient un espace délabré).


Pour ce faire, ils déplacèrent le bâtiment pierre par pierre dans une parcelle du jardin de l’Observatoire gracieusement offert.

A cette occasion, ils commandèrent un mobilier de style Art-Déco (qui sera également classé Monument Historique en 1984).

A l’intérieur de la bâtisse, un vrai musée incitant les visiteurs à voyager à travers près de 170 ans d’Histoire de la Littérature. Ici, vous trouverez des portraits, des bustes, des autographes, des lettres écrites de la main de grands auteurs voire même certains manuscrits de Zola, Balzac, Dumas ou encore Hugo.


L’Hôtel de Massa fut reconstruit de la manière la plus fidèle. Il n’aurait pas été déplacé, vous l’auriez trouvé exactement pareil, à la pièce près… mais sur les Champs-Elysées.

dimanche 7 août 2016

Quand les cultes anciens se pérennisent : Isis

Il parait que Paris regorge d’histoires secrètes.


Des assassinats, des morts mystérieuses, des disparitions inexpliquées, des fantômes, des messes noires, des exorcismes. Bref, des histoires légendaires dignes des plus grandes mythologies de ce monde.

Tout comme les pyramides égyptiennes, Paris a aussi ses propres sarcophages et lieux de superstition.
Je ne vous parle pas d’une des plus importantes civilisations pour rien.

Mais que viennent faire les Egyptiens en France ? Ou plutôt quel est le rapport de vous parler de l’Egypte ancienne quand mon sujet principal est Paris ?

Suite à ma découverte de la tourelle proche de la Tour Eiffel, je me suis intéressée de plus près aux grands monuments. Ce qui est drôle c’est que j’ai toujours préféré les petites histoires moins connues qu’à celles exposées plus facilement. Ce sont ces petites histoires qui m’ont ramené vers la grande et les monuments.

Je me suis intéressée à Notre-Dame ou plutôt à ce qui se visite en dessous… la Crypte.

Cette crypte m’a ramené vers l’histoire de l’ancienne Cathédrale Saint-Etienne qui était à l’emplacement actuel du parvis (et un peu sur celui de Notre-Dame aussi).

Dans mes recherches, j’ai appris que Notre-Dame et son parvis seraient l’axis parisiensis, centre où convergeraient des forces occultes circulant dans la capitale.

Le nœud tellurique (une sorte d’axes Nord-Sud, Est-Ouest d’ondes électromagnétiques qui quadrilleraient la surface de notre planète) se trouverait précisément à la place d’un ancien temple mérovingien que l’on aurait identifié comme étant l’église Saint-Etienne.

Avant l’invasion romaine d’ailleurs, on y priait des dieux celtes.

Nous devons remonter très loin dans le passé parisien pour en comprendre ses origines.

En 52 avant J.C, Paris n’est encore qu’un village installé sur une parcelle de terre au milieu des eaux de la Seine : l’Ile de la Cité.

La rive gauche et la rive droite sont encore à l’état sauvage. Les romains s’emparent de la cité qui devient désormais Lutèce..

Les terrains sont investis, on construit alors des édifices tels que des thermes ou des arènes (il en reste encore quelques vestiges).

C’est la pleine période romaine où règne Jules César, amant de Cléopatre. Les parisiens sont nommés les parisis ou parisii.

Plan de Lutèce

Selon une très vieille légende, une femme en noir serait arrivée sur l’Ile de la Cité en barque.
Certains prétendent que cette dame en noir était Isis elle-même.
Isis ?

La déesse égyptienne reconnue comme la grande maîtresse des arts de la magie mais aussi protectrice des navigateurs.

Certains voient en cet évènement l’origine du nom des parisii :
Parisii correspondrait à la barque (par) d’Isis (isii).

Certains avanceraient même que les premiers édifices religieux parisiens étaient des temples en l’honneur d’Isis (à Saint-Germain-des-Prés) et Thot (à Notre-Dame-des-Champs) voire même un temple dédié à Osiris.

Certains prétendent qu’il existait également une statue représentant Isis sur sa barque dans l’église de Saint-Germain-des-Prés qui fut détruite à coups de pioche au court du XVIIIème siècle.

Au fil des siècle, une minorité de personnes s’évertue à perpétuer cette tradition ancestrale qu’est le culte d’Isis. Certains même affirment avoir en possession le savoir transmis depuis le premier siècle avant notre ère.

Il paraitrait qu’à certaines dates, les fidèles se réuniraient dans la Crypte de Notre-Dame pour rendre hommage à Isis…


Mais il semblerait que cette affaire soit à prendre en considération. Lors de mes recherches, j’ai trouvé cette phrase qui, semblerait-il, provienne d’une Encyclopédie : « On ne peut raisonnablement douter qu'il n'y eut à Paris ou dans son voisinage un fameux temple dédié à la grande déesse des Égyptiens. Les anciennes chartes de Sainte-Geneviève et de Saint-Germain-des-Prés en font mention elles disent que Clovis et Childebert, leurs fondateurs, leur ont assigné les dépouilles d'Isis et de son temple... »

Je n’ai pas réussi à retrouver la trace exacte de cette source et ne sait pas de quelle encyclopédie il peut s’agir.

Néanmoins, ce dont je suis plus certaine c’est que ce que l’on peut voir de nos propres yeux est plus facilement vérifiable par d’autre. Regardez un peu partout autour de vous quand vous êtes à Paris, on y croise beaucoup de statues rappelant celles de l’Egypte ancienne.

mercredi 3 août 2016

La cheminée de la Demoiselle

Comme je vous l’expliquais hier sur ma page Facebook, il a fallu que je me divertisse avec un jeu vidéo utilisant la réalité augmentée pour diriger mes pas vers des lieux intéressants presque par hasard.

Quand j’ai créé mon blog, je souhaitais aborder des sujets qui, à mon sens, étaient tout aussi fascinants à vous présenter que les incontournables. C’est pour cette raison que je me dirige souvent dans des ruelles, des impasses et que je fuis presque les monuments les plus connus lors de mes balades.

Grossière erreur de croire que le plus intéressant se trouve loin de nos beaux lieux chargés d’Histoire.
Mes pas m’ont conduit vers un des monuments les plus imposants de la capitale, tant par sa hauteur que par son image : sa Majesté la Tour Eiffel, symbole de la France à travers le monde et un des monuments payant les plus visités au monde !

Champs de Mars et Tour Eiffel

Me promenant sur le Champs de Mars, je cherche mon Pokémon.

 Oooup’s, aurais-je dut me taire ?!?

En direction des lieux les plus probables pour en trouver, je me dirige vers la Demoiselle. Avec le plan vigipirate, il me semble inutile de rester là à attendre patiemment le contrôle pour entrer sous ses jupes, surtout pour si peu. Je la contourne par son côté Ouest.

Je m’aventure sur un petit chemin entre l’allée des Refuzniks et la Tour. Des touristes, des parisiens et des joueurs sont assis un peu partout. Certains ont franchi les petites barrières de plastique vert qui sont censées dissuader quiconque voudrait s’asseoir sur les pelouses.

Je compte m’y installer également, quand j’observe tout de même, l’environnement dans lequel je suis. 
Etant une grande citadine qui sort peu de sa ville, je vis au milieu des bâtiments, au milieu de tout ce gris. Me retrouver entre trois arbres peut alors me donner l’impression d’être en pleine forêt, un sentiment de respirer un peu au milieu de la nature…. Oui je m’égare, je m’égare dans ce paysage qui me semble peu familier à Paris…. Je me tourne, je lève la tête vers la Tour Eiffel puis, partie m’installer je regarde droit devant :

Tourelle à côté de la Tour Eiffel

Mais qu’est-ce donc ?

Visiblement personne n’a l’air de s’en préoccuper. Je passe outre la petite barrière de plastique et pars en quête d’une plaque, quelque chose signifiant sa présence. Evidemment, en faisant le tour, je ne trouve aucune indication.

Voici une petite tourelle en brique rouge, placée entre les arbres. Elle paraît être en pleine forme.


De quand date-t-elle ?

En rentrant, je commence à entamer mes recherches.

J’avais aperçu un petit accès muré. J’ai tout de suite pensé à un ancien passage permettant l’accès à l’antre de la Tour. Aurions-nous la possibilité de nous aventurer jusqu’à son squelette ? ses fondations ?

J’ai ouïe dire que certains de mes confrères guides font visiter cette tourelle. Je serais curieuse de pouvoir y accéder et de vous emmener avec moi. Cette belle idée issue de la culture Urbex (Exploration Urbaine) a commencé à germer en moi.

Les recherches vont sûrement m’apporter des réponses.

Première surprise, elle a toujours existé, pour vous comme pour moi. Elle fut construite en même temps que les fondations de la Tour Eiffel, c’est-à-dire en 1887…


J’ai été, certainement tout comme vous, prise au piège par la Demoiselle sur laquelle mes yeux sont restés trop longtemps rivés.

Pourtant, cette inconnue n’a rien à envier à sa somptueuse voisine. La Tour aurait d’ailleurs eu du mal à exister elle.

En activité dès la fin du XIXème et au début du XXème siècle, elle avait plusieurs fonctions.

Je vous présente l’indispensable : la cheminée de la Tour Eiffel.

Oui, une cheminée reliée à la chambre des machines située sous le pilier Sud de la Tour par un canal et quelques conduits permettant son évacuation.

La cheminée avait aussi une fonction plus importante : l’incinération.

Ce chantier titanesque produisait une masse importante de déchets. On décida de réutiliser ces déchets dans le but de produire de l’énergie… une énergie qui était redistribuée pour alimenter le système d’élévation de la Tour. 
Autrement dit, c’est avec les déchets que l’on faisait fonctionner les ascenseurs, ces premiers monte-charges hissant les matériaux de construction aux différents étages.

Cheminée / Incinérateur de la Tour Eiffel

La prochaine fois que vous serez au pied de la Dame de Fer, je sais vous ne l’oublierez pas ;-)