Connaissez-vous vraiment les évènements étranges véhiculés
par la religion au Moyen-Âge ?
Du XIIème au XVIIème siècle, la France
entière célébrait un évènement incroyable en Janvier : la Circoncision de
Jésus. La France était donc un pays très ancré dans la religion chrétienne.
Tellement rattachée à la religion, que l’on a pu assister à des débordements
comme celle de la Fête des fous autrement appelée la Fête des Innocents.
Fête des Fous dans une église en 1752 |
A l’époque où le 1er Janvier n’était pas encore le premier jour de l’année, Décembre était déjà un mois de fête. On aimait
célébrer Jésus et son entrée triomphante à dos d’âne dans Jérusalem.
Afin d’honorer ce saint âne, une fête vit le jour. Elle
portait plusieurs noms bien sûr selon les villes de France. Certains l’appelaient
la fête de l’âne, d’autres des sous-Diacres, des diacres saouls (et pour cause)
mais également celle des Cornards, des Libertés de Décembre.
Des festivités étaient organisées sous 3 ou 4 jours à partir
du 26 Décembre.
A l’occasion de cette fête des Fous, une cérémonie était organisée par les
prêtres eux-mêmes.
Imaginez vous remonter le temps…. Vous êtes à Notre-Dame de
Paris (ou à l’église Saint-Etienne, son ancienne cathédrale voisine), un 26
Décembre, en plein Moyen-Âge. Un homme est élu pour devenir l’abbé des fous.
Celui-ci est habillé avec tous les ornements pontificaux, à
l’exception de la mitre remplacée par un « bourrelet ».
Vous êtes venu célébrer cet âne qui a enduré tant de choses pour
Jésus, vous êtes venu pour assister à la messe. Une messe mystérieuse qui ne
ressemble à aucune autre à ce jour.
Ce qui suit parait irréel.
Une fête qui traverse les frontières |
En entrant dans Notre-Dame, vous vous engagez dans la nef.
Le pape des fous, tranquille, face à vous, attend que vous preniez place pour
débuter les festivités.
A ses côtés, les prêtres (les vrais), travestis d’une manière
délirante. Habillés en femme, ils sont barbouillés de lie et masqués… Ils
attendent eux aussi. Le nouvel abbé prend place, il s’assoie sur son trône
prévu pour l’occasion.
Alors commence cette messe improbable. Le prêtre se met à
réciter un discours pour le moins inconvenant. En réaction, les prêtres se mettent
à chanter des chansons obscènes.
Sur l’autel, un encensoir est rempli de fumier afin d’embaumer
le lieu. Certains disent même que de vieilles savates y furent brûlées. Les
osties et le vin ont été troqués contre de la purée et du boudin.
Pendant que les prêtres dansent, se pavanent (on ne sait
plus trop), les diacres et sous-diacres se précipitent sur l’autel afin de
manger tout ce qu’ils peuvent y trouver pendant que le pape de ces quelques
jours se divertit en jouant aux cartes, aux dés.
Le pontife, trônant sur son siège, commence à bénir ses
nouveaux fidèles… en les injuriant !
Prononçant ses bénédictions, il demandait pour eux des maux
de dents, un mal de foie, une poignée de pardons. Une méthode certainement
insufflée par un fort besoin de repentance.
Une fois la messe prononcée, tous ces religieux se
précipitaient dans les rues afin d’entamer une procession hors du commun. Au
milieu des foules, ceux-ci lançaient en guise de bénédictions des injures
accompagnés d’ordures ou de boue.
Il semblerait que la tradition de la fessée se pratiquait déjà
à cette époque. On dit que les gens trouvés au lit un 28 Décembre (un des jours
de fête), se voyaient punis par quelques claques sur le derrière (et bien plus
si la sentence paraissait trop légère pour les circonstances : par exemple
être sorti de son lit pour être conduit nu jusqu’à son église).
Sujette à de nombreux débordements, cette fête fut peu à peu
interdite sur le territoire jusqu’à être interdite par les instances
religieuses et civiles.
L’histoire que je viens de vous mentionner, vous en avez
déjà entendu parlé si vous avez lu le roman Notre-Dame
de Paris de Victor Hugo (un résumé du livre...).
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