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mercredi 18 janvier 2017

Un détour dans un bar "mine de rien" : le Bar A la Tour a beaucoup de choses à nous raconter

Je ne vous raconte jamais comment je trouve mes sujets.

Parfois ils viennent de ma connaissance, une sorte de flash sorti du fin fond de ma mémoire, quelques fois ils surviennent après avoir conversé, regardé des documentaires, écouté des émissions....
Et d'autres fois, j'use également de chance.

C'est le cas pour ce lieu dont je vais vous parler.

Je pars me promener et je vous emmène avec moi, dans mon sac à dos, nous partons à l'aventure !

Bon, il fait froid en ce moment. Même en se couvrant correctement, je dois bien avouer qu'un petit chocolat chaud ne serait pas de refus.

Je recherche donc un café, mais pas n'importe lequel. Un petit endroit bien loin des grandes avenues, mais ça s'avère compliqué... je suis sur Rivoli !

Je décide de me diriger vers la Seine, je sais que des ruelles sont cachées par ici.
En m'éloignant de la foule, je peux profiter un peu plus du Paris intime, celui qui m'est si cher (et pour vous ?).

Au coin d'une rue, j'aperçois ce petit troquet... un bar comme je les aime : cosy et chaleureux.


Je m'installe au bar et prends le soin d'observer l'unique petite salle.


Je vois dans un coin une photographie. Visiblement je ne suis pas la seule à qui cet endroit à plu.


En me rapprochant, je vois marqué Atget, 1902. Je sais qu'Eugène Atget, grand photographe de la fin du 19ème et du début du siècle dernier, prenait souvent des clichés sur lesquels apparaissaient des lieux particuliers et chargés d'Histoire.

D'ailleurs à son époque, l'intérieur devait ressembler à quelque chose comme ça :


Je me retourne et vois une plaque au mur...


Hé bien ! Il semblerait que d'Artagnan avait pour habitude de se réfugier ici.

D'ailleurs, on ne peut parler de d'Artagnan sans évoquer ses mousquetaires.
Il faut savoir que les mousquetaires Athos, Porthos et Aramis, les personnages du roman d'Alexandre Dumas "Les trois mousquetaires", ont réellement existé à l'époque de Louis XIII.

En fait, Armand de Sillègue d'Athos d'Hauteville, Isaac de Porthau (ou Portau) et Henri Aramitz étaient trois soldats sous les ordres de leur capitaine Monsieur d'Artagnan. Ils avaient comme mission de veiller à la sécurité personnelle du Cardinal de Richelieu menacé de mort. Il avait, par ailleurs, fondé une caserne pour abriter ses mousquetons non loin de là (au 5-7 rue des Bons Enfants).

Je me tourne alors vers le tenancier du bar et lui demande de me conter son histoire avec les mousquetaires :

Le bar A la Tour fut acheté par la Comtesse Bonacieux. Celle-ci fréquentait Monsieur d'Artagnan qui ne manquait pas une occasion de lui rendre visite. Il était souvent accompagné des "mousquetons" dits les mousquetaires. Certainement que les 3 célèbres soldats fréquentaient aussi les lieux.

En tout cas, quand Alexandre Dumas, après avoir lu les mémoires de Monsieur d'Artagnan, cherchait à écrire son roman, il prit l'habitude de venir en ces lieux afin d'y puiser son inspiration. Il en écrivit une bonne partie avant de le publier en 1844.

Conquise par cette histoire et l'énergie qui se dégage du lieu, je furette sur internet depuis mon téléphone... quelle joie d'apprendre que ce bar est en fait un Monument Historique !
Plus précisément, se sont ses escaliers intérieurs, ses façades et ses toitures sur rue qui lui permettent d'être considéré comme tel depuis le 12 Avril 1974.

La bâtisse fut érigée au XVIIème siècle et conserve encore à l'heure actuelle son aspect extérieur d'origine, enfin presque.
Il semblerait que A la Tour n'ait pas toujours été son nom.Rajoutez "d'Argent" et vous comprenez que le prestigieux restaurant La Tour d'Argent n'ai pas toujours été la seule à s'appeler ainsi.

Le célèbre restaurant (celui sur l'autre Rive) aurait été fondé en 1582 par un certain Rourteau.

Et pourtant, notre bar A la Tour se serait également appelé A la Tour d'Argent.


Il aurait même été le premier à porter ce nom, et à deux reprises, avant que le restaurant de La Tour d'Argent ne décide de déposer l'exclusivité de son nom dans les années 50.

Si vous vous promenez dans le vieux Paris, n'hésitez pas à emprunter ses rues et à vous arrêter par ici, je suis sûre que vous en serez ravis aussi !

2 commentaires:

  1. Il faudrait jeter un oeil du coté du 44 rue d'Aboukir. C'est Marie Darrieussecq qui le conseille dans son Papier Buvard, paru ds le dernier Charlie Hebdo...

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    1. C'est vrai, ça fait un moment que je n'ai pas flâné par là :-)
      merci beaucoup (et au fait, je vous souhaite une belle année)

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