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dimanche 11 septembre 2016

Claire Martin, la sorcière de Saint-Sulpice

Vous vous souvenez quand je vous ai parlé du bal des zéphyrs ?

Vous savez, cet obscur bal qui était donné dans un cimetière aujourd’hui disparu près de l’Eglise Saint-Sulpice.

Autour de cette église existaient de nombreux cimetières qui attiraient quelques personnalités au mœurs un peu singulières… comme des sorcières.
L’un des anciens cimetières se trouvait à l’exact emplacement de la place portant le même nom que l’église.


Au XVIIème siècle, dans les faubourgs de Saint-Germain-des-Prés, se déroulaient des messes. A partir de minuit, et durant deux heures, les habitants venaient se recueillir solennellement pour prier pour les défunts.

Seulement, quelques vils esprits profitèrent de ces moments à l’abri des regards pour mener de bien étranges cérémonies.

Un soir de l’année 1619, le fossoyeur, comme à son habitude, faisait le tour du cimetière et de l’église.

Alerté par les hurlements de son chien qui, d’habitude, se tenait calmement près de lui, le fossoyeur ne tarda pas à découvrir un spectacle ahurissant.

Croyant d’abord à des voleurs, il dirigea ses pas en direction de quelconques bruits puis… plus rien.

Le fossoyeur regagna son logis non loin de là.

A trois heures tapantes, ces bruits ressurgissent…

Il repartit en direction du cimetière et se mit à observer la scène.
Il aperçut trois femmes : Claire Martin, accompagnée de deux vieilles femmes, Jeanne Cagnette et Jeanne Guierne habillées de tabliers et armées de bâtons.

Il les épia un moment pour être sûr de comprendre ce qui se passait sous ses yeux. Au départ, il pensait assister à l’enterrement clandestin d’un enfant mort-né.

En fait, celles-ci furent surprises en train d’invoquer le diable tout en longeant les murs du cimetière et de l’église. A l’aide de leur bâton, elles formaient des cercles à-même le sol.

Suite à cette étrange découverte, le fossoyeur les voit se diriger vers la fosse d’un charpentier enterré là depuis à peine 15 jours. Elle se jetèrent dessus, fouillèrent la terre et y creusèrent un trou pour y cacher quelque chose.

Ces femmes que l’on peut identifier comme des sorcières, furent alors prises en fuite par le fossoyeur qui ne réussit à en rattraper qu’une, qu’il enferma dans sa remise où il stockait ses outils.

Sur les coups de 4h, il vint trouver son frère en le suppliant de l’aider à trouver ce qui avait été enfoui sous cette terre.

Au milieu de la terre et près du corps du charpentier, se trouvaient l’os d’une côte d’un trépassé et des demi-croix (fabriquées avec des clous fixés en bouquets par des épingles) plantées dans un cœur de mouton.

La chose était trop atroce pour la retirer à mains nues.
« Nous ne voulûmes point y toucher de la main, mais le levèrent et portèrent sur une pelle à feu ».

Ils apportèrent ce cœur à la femme enfermée (une des deux Jeanne) dans le but d’obtenir quelques informations sur cette sombre affaire.

Ils la traitèrent de sorcière et soupçonnèrent les femmes d’avoir jeté un sort à quelqu’un.
La femme diabolique avoua qu’elles agissaient sous les ordres de Claire Martin.

Les deux frères avertirent l’abbaye et firent arrêter les trois femmes.
Elles furent dans un premier temps condamnées au fouet tandis que Claire serait en plus marquée à la fleur de Lys et bannie.
 
Elles firent appel au Parlement. Ce premier jugement fut révoqué.
Malheureusement pour Claire Martin, cette révocation ne fut pas à son avantage… Elle fut condamnée à être battue à coup de verges, on prononce également son ban.

Sa sentence dut s’établir sous les yeux de ses complices le 14 Août 1619.

L’envoûteuse reçut de multiples coups de fouet devant le cimetière Saint-Sulpice puis subit les piloris de l’abbaye de Saint-Germain, à la porte Saint-Germain et au bout du pont Saint-Michel.

Lors de ses flagellations, elle reconnut avoir été traitée de la sorte à juste titre et confessa avoir perpétré de nombreux actes de la sorte au court de sa vie…

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