Vous savez, cet obscur bal qui était donné dans un cimetière
aujourd’hui disparu près de l’Eglise Saint-Sulpice.
Autour de cette église existaient de nombreux cimetières qui
attiraient quelques personnalités au mœurs un peu singulières… comme des
sorcières.
L’un des anciens cimetières se trouvait à l’exact
emplacement de la place portant le même nom que l’église.
Au XVIIème siècle, dans les faubourgs de
Saint-Germain-des-Prés, se déroulaient des messes. A partir de minuit, et
durant deux heures, les habitants venaient se recueillir solennellement pour
prier pour les défunts.
Seulement, quelques vils esprits profitèrent de ces moments
à l’abri des regards pour mener de bien étranges cérémonies.
Un soir de l’année 1619, le fossoyeur, comme à son habitude,
faisait le tour du cimetière et de l’église.
Alerté par les hurlements de son chien qui, d’habitude, se
tenait calmement près de lui, le fossoyeur ne tarda pas à découvrir un
spectacle ahurissant.
Croyant d’abord à des voleurs, il dirigea ses pas en
direction de quelconques bruits puis… plus rien.
Le fossoyeur regagna son logis non loin de là.
A trois heures tapantes, ces bruits ressurgissent…
Il repartit en direction du cimetière et se mit à observer la
scène.
Il aperçut trois femmes : Claire Martin, accompagnée de
deux vieilles femmes, Jeanne Cagnette et Jeanne Guierne habillées de tabliers
et armées de bâtons.
Il les épia un moment pour être sûr de comprendre ce qui se
passait sous ses yeux. Au départ, il pensait assister à l’enterrement
clandestin d’un enfant mort-né.
En fait, celles-ci furent surprises en train d’invoquer le
diable tout en longeant les murs du cimetière et de l’église. A l’aide de leur
bâton, elles formaient des cercles à-même le sol.
Suite à cette étrange découverte, le fossoyeur les voit se
diriger vers la fosse d’un charpentier enterré là depuis à peine 15 jours. Elle
se jetèrent dessus, fouillèrent la terre et y creusèrent un trou pour y cacher
quelque chose.
Ces femmes que l’on peut identifier comme des sorcières,
furent alors prises en fuite par le fossoyeur qui ne réussit à en rattraper qu’une,
qu’il enferma dans sa remise où il stockait ses outils.
Sur les coups de 4h, il vint trouver son frère en le
suppliant de l’aider à trouver ce qui avait été enfoui sous cette terre.
Au milieu de la terre et près du corps du charpentier, se
trouvaient l’os d’une côte d’un trépassé et des demi-croix (fabriquées avec des
clous fixés en bouquets par des épingles) plantées dans un cœur de mouton.
La chose était trop atroce pour la retirer à mains nues.
« Nous ne voulûmes point y toucher de la main, mais le
levèrent et portèrent sur une pelle à feu ».
Ils apportèrent ce cœur à la femme enfermée (une des deux
Jeanne) dans le but d’obtenir quelques informations sur cette sombre affaire.
Ils la traitèrent de sorcière et soupçonnèrent les femmes d’avoir
jeté un sort à quelqu’un.
La femme diabolique avoua qu’elles agissaient sous les
ordres de Claire Martin.
Les deux frères avertirent l’abbaye et firent arrêter les
trois femmes.
Elles furent dans un premier temps condamnées au fouet
tandis que Claire serait en plus marquée à la fleur de Lys et bannie.
Elles firent appel au Parlement. Ce premier jugement fut
révoqué.
Malheureusement pour Claire Martin, cette révocation ne fut
pas à son avantage… Elle fut condamnée à être battue à coup de verges, on
prononce également son ban.
Sa sentence dut s’établir sous les yeux de ses complices le
14 Août 1619.
L’envoûteuse reçut de multiples coups de fouet devant le
cimetière Saint-Sulpice puis subit les piloris de l’abbaye de Saint-Germain, à
la porte Saint-Germain et au bout du pont Saint-Michel.
Lors de ses flagellations, elle reconnut avoir été traitée
de la sorte à juste titre et confessa avoir perpétré de nombreux actes de la
sorte au court de sa vie…
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