Il fut une époque où quelqu’un pensait pouvoir les repérer
et les capturer.
Ce quelqu’un ?
Alexis Vincent Charles Berbiguier de Terre-Neuve-du-Thym
(1764 ou 1776 – 1851).
Il croyait véritablement que des esprits diaboliques s’introduisaient
dans les foyers parisiens et provoquaient des drames tous plus affreux les uns que
les autres.
Ce « Ghostbuster » des XVIIIème et XIXème
siècles pensait que l’esprit malin était capable de se glisser dans chaque
recoin des foyers, qu’il s’immisçait dans la vie intime des gens sans que le
mari n’en soit responsable.
Mais personne n’y échappait. Pour preuve, Alexis Vincent
Charles, vivant au 54 rue Mazarine, pensait que sa demeure elle-même était
envahie d’êtres maléfiques.
Il décida de créer une machine capable de détecter leur
présence et les suivre dans leur évolution qui portait le nom de Baquet Révélateur.
Dans ce projet un peu fou (on peut le dire), il décida, après les avoir repéré,
de les capturer dans… des bouteilles !
Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Ces petits démons auraient
aussi été capables de prendre possession du corps de certains membres importants
de la société. Notre sorcier, captureur d’esprit certifiait que certains juges,
avocats, prêtres et mêmes bourreaux étaient possédés. C’était d’ailleurs l’explication qu’il
avançait pour le cas de Jeanne d’Arc : elle-même aurait été habitée par un
vil esprit.
Il avouait de temps à autre user de la magie contre ses
ennemis, un procédé voisin des pratiques vaudou : planter des pics dans un
cœur de bœuf, jeter du souffre dans le feu….
Bien sûr convaincu des biens-faits de ses captures, il
souhaitait offrir un échantillon de ses bouteilles à diverses institutions tel
que le Musée d’Histoire Naturel. Tous, ont refusé son geste.
Bien qu’Alexis Vincent Charles parlait de l’existence de
divers êtres maléfiques tels que succubes, incubes, lutins, … mais avait l’air
d’être plutôt fixé sur les farfadets.
Inspiré par ce sujet, il écrivit un ouvrage en 3 volumes :
Roman à caractère autobiographique (analyse ici) |
Grâce à lui, l’imagination populaire débordait. Beaucoup
croyaient en l’existence de ces êtres démoniaques. Sa personnalité unique en
son genre inspira une complainte populaire : Le Fléau des Farfadets.
Ayant été médicalement assisté par le père de la
Psychothérapie, c’est un des exemples cités en Psychiatrie. Il fut traité à l’Hôpital
de la Salpêtrière (en vain) par Philippe Pinel et fut reconnu comme le plus
célèbre des persécutés. La structure de sa personnalité nous permet de
reconnaître en lui l’archétype du fou littéraire.
Si son histoire vous intéresse, notre ami wiki, propose d’autres
renseignements sur Alexis Vincent Charles Berbiguier-de-Terre-Neuve-du-Thym.
Si à tout hasard vous vous reconnaissez en ce personnage (ou
si tout simplement le domaine de la psychanalyse vous intéresse), n’hésitez pas
à aller visiter cet endroit.
P.S : Les on-dit murmurent qu'il confondait les farfadets et les puces !
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