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dimanche 5 juin 2016

Jean Buguet, photographe Spirit photographe de l'exceptionnel

A la fin du XIXème siècle, au numéro 5 du boulevard Montmartre, se tenait une affaire particulière.

Ici se situait un atelier de photographie qui connut un vif succès qui s’arrêta pourtant brusquement.

Contre 50 centimes, Jean Buguet vous proposait de vous photographier au côté d’un proche défunt.


Le photographe se vantait de pouvoir capturer l’image du cher disparu dans sa pellicule. Il se faisait d’ailleurs appeler le photographe Spirit.

Voyant un résultat, les clients furent plus nombreux chaque jour à se présenter chez lui.

La belle affaire que voilà !

Le « vent en poupe », il augmenta alors son tarif… allant jusqu’à réclamer 20 francs-or pour un cliché.

Vous vous en doutez, cette affaire n’est qu’une supercherie.

Dans un premier temps, j’ai pensé aux petits défauts sous forme de bulles que l’on peut trouver sur d’anciennes photographies ou des photos de nuit (certains insinuent encore aujourd’hui que ce sont des esprits).

Mais non !

Il a mis au point tout une mise en scène. Il s’est entouré de deux collaborateurs : un homme et une femme.

Après avoir fait quelques menues recherches sur la personne défunte au moyen d’un interrogatoire finement mené lors de la séance photo (sexe, âge, taille, corpulence, lunettes et autres petits détails), tous trois réalisaient des trucages (moustaches, perruques, lunettes, postiches, …).

Afin que l’image du défunt soit plus « réaliste », celle-ci était floue. Pour renforcer cet effet de manifestation surnaturelle, le photographe utilisait la technique de surimpression.

Il demandait au client de revenir le lendemain pour récupérer son cliché.


L’affaire fonctionnait jusqu’à la demande d’un jeune homme qui souhaitait obtenir une photographie en compagnie de sa défunte fiancée, morte le soir de ses 20 ans.

Les 3 acolytes croulant sous les demandes, se trompèrent dans le montage. A la place de la fiancée, le jeune homme trouva un vieux barbu ventripotent… qui lui tenait la main !

La foule scandalisée de s’être faite piégée, fit grand bruit de cette affaire.

Buguet fut jugé le 16 Juin 1875 et condamné à un an de prison et 500 francs d’amende.

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