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vendredi 3 juin 2016

Un assassin qui se faisait appeler Michel Campi

Nous sommes le 10 Août 1883 et nous nous tenons devant la maison de Monsieur Ducrot de Sixte, rue du Regard. La domestique s’est absentée du domicile, laissant Monsieur Ducrot seul avec sa sœur.


A 15h, on aperçoit un homme que l’on qualifie de « puissamment musclé, aux mouvements d'une agilité extraordinaire, aux traits ascétiques et durs, aux petits yeux aigus, tourmentés, féroces » et portant des vêtements de fortune, ainsi qu’un sac (un peu comme ceux des vagabons) entrer au numéro 7.

Il menace Mr Ducrot pour de l’argent. Sa sœur les rejoint sous en mains. Au moment de récupérer l’argent, il sort un paletot de sa poche (une sorte de petite massue qu’utilisent les casseurs de pierre) et lui fracture le crâne. Mademoiselle Ducrot s’écroule au sol, se forçant à vivre encore (elle perd sa raison à vie).
Monsieur Ducrot accourt et se prend également un coup de massette. Il meurt.

Pendant ce temps, les cris des frères et sœurs alertent le concierge qui prévient les forces de l’ordre. Les policiers gagnent rapidement lieu du crime prenant l’assassin sur le fait et l’arrêtent.


Lors de son interrogatoire, il aurait répondu au commissaire Dumanchin qu’il s’appelle Michel Campi, qu’il est né à Marseille en 1850 et puis… plus rien. Il aurait continué à répondre à l’interrogatoire par des signes.

Son bagage est fouillé. On y trouve un peigne ayant presque perdu toutes ses dents, une vieille brosse, une mirette (un petit miroir) et un couteau à virole.

Après 8 mois d’instructions et de nombreuses enquêtes d’investigation, la police découvre que notre criminel à menti, il ne s’appelle en aucun cas Michel Campi et n’est pas du tout né à Marseille.

Mais alors qui est-il ?

Le 21 Mars 1884, il comparaît devant les Assises de la Seine.

S’en suit un étrange interrogatoire entre le juge d’instruction et l’assassin :


« _ Qui êtes-vous ?

_ Je l’ignore.

_ Votre profession ?

_ Inconnue.

_ Lieu de naissance ?

_ Inconnu. 

_ Connaissiez-vous M. Ducros de Sixte ?

_ C'est mon affaire.

_ Ou Madame Ducros ?

_ Encore mon affaire.

_ Étiez-vous déjà venu rue du Regard ?

_ Aucun souvenir.

_ C'était donc la première fois que vous passiez là ?

_ Je l'ignore.

_ Quelle est votre profession, tailleur de pierre ?

_ Cherchez.

_ Votre domicile ?

_ Peu importe.

_ Avez-vous prémédité votre crime ?

_ Je n'en sais rien.

_ Quel mobile vous a fait agir ?

_ Le meilleur. »


Condamné à mort par décapitation, il aurait déclaré :
« Messieurs les juges veulent prendre ma tête. Ils la prendront sans étiquette ! »

Il se faitdécapiter devant la prison de la Grande Roquette le 30 Avril 1884 sans que l’on ne connaisse sa véritable identité.



On dit que son avocat, Maître George Laguerre, était le seul à connaître son véritable nom, mais celui-ci se serait conformé au secret professionnel et aurait tu, toute sa vie durant, l’identité de l’assassin.


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