A 15h, on aperçoit un homme que l’on qualifie de « puissamment musclé, aux mouvements
d'une agilité extraordinaire, aux traits ascétiques et durs, aux petits yeux
aigus, tourmentés, féroces » et portant des vêtements de fortune, ainsi qu’un
sac (un peu comme ceux des vagabons) entrer au numéro 7.
Il menace Mr
Ducrot pour de l’argent. Sa sœur les rejoint sous en mains. Au moment de
récupérer l’argent, il sort un paletot de sa poche (une sorte de petite massue
qu’utilisent les casseurs de pierre) et lui fracture le crâne. Mademoiselle
Ducrot s’écroule au sol, se forçant à vivre encore (elle perd sa raison à vie).
Monsieur
Ducrot accourt et se prend également un coup de massette. Il meurt.
Pendant ce
temps, les cris des frères et sœurs alertent le concierge qui prévient les
forces de l’ordre. Les policiers gagnent rapidement lieu du crime prenant l’assassin
sur le fait et l’arrêtent.
Lors de son
interrogatoire, il aurait répondu au commissaire Dumanchin qu’il s’appelle
Michel Campi, qu’il est né à Marseille en 1850 et puis… plus rien. Il aurait
continué à répondre à l’interrogatoire par des signes.
Son bagage
est fouillé. On y trouve un peigne ayant presque perdu toutes ses dents, une
vieille brosse, une mirette (un petit miroir) et un couteau à virole.
Après 8 mois
d’instructions et de nombreuses enquêtes d’investigation, la police découvre que
notre criminel à menti, il ne s’appelle en aucun cas Michel Campi et n’est pas
du tout né à Marseille.
Mais alors
qui est-il ?
Le 21 Mars
1884, il comparaît devant les Assises de la Seine.
S’en suit un
étrange interrogatoire entre le juge d’instruction et l’assassin :
« _
Qui êtes-vous ?
_
Je l’ignore.
_
Votre profession ?
_
Inconnue.
_
Lieu de naissance ?
_
Inconnu.
_
Connaissiez-vous M. Ducros de Sixte ?
_
C'est mon affaire.
_ Ou
Madame Ducros ?
_
Encore mon affaire.
_
Étiez-vous déjà venu rue du Regard ?
_
Aucun souvenir.
_
C'était donc la première fois que vous passiez là ?
_ Je
l'ignore.
_
Quelle est votre profession, tailleur de pierre ?
_
Cherchez.
_
Votre domicile ?
_
Peu importe.
_
Avez-vous prémédité votre crime ?
_ Je
n'en sais rien.
_
Quel mobile vous a fait agir ?
_ Le
meilleur. »
Condamné à mort par décapitation, il aurait déclaré :
«
Messieurs les juges veulent prendre ma tête. Ils la prendront sans étiquette !
»
Il se faitdécapiter devant la prison de la Grande Roquette le 30 Avril 1884 sans que l’on ne connaisse
sa véritable identité.
On dit que
son avocat, Maître George Laguerre, était le seul à connaître son véritable nom, mais
celui-ci se serait conformé au secret professionnel et aurait tu, toute sa vie
durant, l’identité de l’assassin.
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