Cette ligne est souvent la plus évitée des parisiens…. La bien
nommée la ligne 13 !
Je m’intéresse plus spécifiquement à la station Liège de
cette ligne Nord-Sud.
Au premier abord, on pense que l’on ne peut accéder à la
station qu’uniquement dans un sens, avant d’y descendre et de découvrir pas mal
de marches pour accéder à la direction inverse (ô joie de trouver le sens
contraire quand on se rend compte que l’on a pris la mauvaise direction).
En fait, Liège est l’une des rares à avoir ses stations en
décalé (du fait de l’étroitesse de la rue sous laquelle la station se niche). D’ailleurs,
quelques mètres au-dessus de nos têtes se trouve le quartier de l’Europe (un quartier
où les rues portent le nom de villes européennes) et bien sûr, à quelques pas
de la sortie : la rue de Liège.
Son histoire est toute particulière.
Au commencement, il y avait deux exploitants ferroviaires
sur le réseau des métros : la société Nord-Sud (qui s’est chargée de
construire des stations dont celle-ci) et la Compagnie du Chemin de Fer
Métropolitain (ou la CMP, qui détenait déjà à l’époque la majorité du réseau).
Liège fut ouverte le 26 Février 1911 sous le nom de Berlin
(comme la rue de Liège qui portait également cette appellation).
En témoigne l’histoire, la Première Guerre Mondiale éclate.
Le 2 Août 1914, la station ferme (comme beaucoup d’autres).
Berlin sera ouverte de nouveau le 1er Décembre 1914.
Seulement
voilà, on ne souhaite plus trouver le nom de la capitale ennemie à Paris. Son
retrait s’est imposé de lui-même suite à la déclaration de guerre à la France du
berlinois Guillaume II aussi connu comme le Kaiser (dernier empereur d’Allemagne
et dernier roi de Prusse).
On décide de changer son nom ainsi que de celui de la rue
éponyme…. pour la ville de Liège en Belgique.
Pourquoi ?
Parce que c’est une des villes ayant combattu de manière
héroïque contre les Prusses !
Il a fallu que trois armées allemandes viennent assaillir
les pauvres belges, armés de mortiers… (Beaucoup d’historiens émettent des avis
contraires sur celui qui aurait remporté cette toute première bataille de la
Grande Guerre)
Ceci étant, l’armée de Liège et ses douze forts ont tout de
même résisté 10 jours avant de plier face aux Allemands.
En 1931, la CMP acquiert la totalité du réseau et fait de
cette ligne, la ligne 13.
La station fut fermée de nouveau au début du mois d’Août
1939 suite au plan gouvernemental qui prévoyait un service réduit sur le réseau
métropolitain durant la Seconde Guerre Mondiale (seulement 85 stations étaient
ouvertes).
Elle fut rouverte, comme presque toutes les stations après
le conflit (seulement 8 des stations sur l’ensemble du réseau restèrent fermées),
le 16 Septembre 1968 avec des horaires aménagés pour des raisons de faible
rentabilité.
C’est la dernière station à avoir conservé des horaires
réduits (la station fermait à 20h et les jours fériés comme en témoigne un article du parisien) jusqu’au 5 Avril 2006 !
Enfin, la station liège est une des rares stations décorées
de fresques en céramique.
Fresque réalisée par Daniel Hicter station Liège - Ligne 13 - Paris |
Fresque réalisée par Marie-Claire Van Vuchelen station Liège - Ligne 13 - Paris |
Ce projet fut réalisé, dans le but de rendre hommage à Liège
et sa province, par les céramistes Daniel Hicter et Marie-Claire Van Vuchelen.
Les fresques datent de 1982. Elles évoquent les paysages et les monuments de la
province belge de Liège (la commune de Welkenraedt est francophone et donc wallonne).
Au fait, j’ai failli oublier.
Dans un précédent article je vous parlais du café à Paris.
Etant donné que nous parlons de Liège, il serait inconvenant
d’omettre ce dernier point : comme cette station de métro, le nom du
café « viennois » (rassurant pour ceux qui se trompent encore), fut transformé en café « liégeois » pour la même raison : celle d’honorer la mémoire des vaillants soldats belges.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire