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lundi 6 juin 2016

La naissance du Bon Marché : un bouleversement dans le monde du commerce traditionnel, une révolution vers un nouveau mode de consommation

Le 19ème  siècle est une période où tout bouge, tout change, tout s'invente à Paris.

L'histoire du Bon Marché débute en 1848 avec Aristide Boucicaut. Fils de Chapeliers, il monte à Paris dans l’espoir de devenir calicot.
Après la fermeture du Petit Saint-Thomas (magasin de nouveautés), Aristide fait la connaissance de Paul Videau. Ce dernier était établi à l'angle de la rue de Sèvres et de la rue du Bac, avec une enseigne portant le nom de Bon Marché Videau.

Le Bon Marché 1852

En 1852, Boucicaut est âgé de 42 ans et est sans emploi. Avec sa femme, ils sont quand même parvenus à mettre 50 000 francs de côté soit l'équivalent d'environ 1 million de francs (un peu plus de 152 000 €).
Ils comprirent vite qu'il y avait de la place pour un nouveau commerce qui proposerait plus de choix aux acheteurs.

Boucicaut proposa une collaboration à Paul Videau dans le but de transformer le commerce en co-propriété. Le magasin employait à l'époque 12 personnes, comptait 4 rayons et réalisait un chiffre d'affaires d'environ 450 000 Francs.

Ils lancèrent leur affaire en fondant le 1er Grand Magasin au Monde au moment même où s'amorce le grand boom économique du Second Empire. Comprenant la nécessité d'adapter l'architecture du Grand magasin à l'élargissement de la consommation, ils firent appel à Gustave Eiffel qui construisit des structures métalliques transformant le Bon Marché en élégant Palais de Verre (dessiné par Louis Boileau).
Leur association se révéla prometteuse : le chiffre d'affaires passa de 450 000 à 7 millions de Francs en 10 ans.

Pourtant, Paul Videau, effrayé par les innovations apportées au commerce demanda à sortir de l'affaire. Boucicaut est désormais seul à gérer l’affaire qui devient la sienne le 31 Janvier 1863.
C’est Mortagnais Henry-François Maillard qui prêta le million et demi de Francs dont Aristide avait besoin pour poursuivre sa révolution commerciale.

C'est en appliquant les méthodes acquises (en grande partie durant ses « stages » au Petit Saint-Thomas) que Boucicaut fit fortune.

Inauguration du Nouveau Bon Marché

Avec son épouse, ils rachetèrent cette échoppe.
Ils la transformèrent en « Grand Magasin » singulier proposant un large choix où il serait permis d’y entrer et circuler librement sans être importuné.


La révolution ?

Pour la première fois le client a pu toucher les produits et même les essayer (ce qui était inconcevable avant).
De par la disposition des produits, il arriva à susciter le désir chez ses clients.
On eut l’idée d’offrir des cadeaux aux enfants, on y retrouvait ses amies, on y flânait sans nécessité de consommer, on s'observait, et ce, sans distinction de classe sociale.

C’est lui qui instaura un nouveau fonctionnement, une nouvelle attitude face à l'acheteur, celle que l’on connait aujourd’hui. On répondait enfin aux besoins des « consommateurs » (plus consommatrices à  cette époque).

C’est un système tout nouveau : les prix sont fixes, les marges réduites (peu vendre en grande quantité), on peut échanger ses articles (satisfait ou remboursé), se faire livrer à domicile et même acheter par correspondance !

C’est la naissance de la mode saisonnière (par exemple : le mois du blanc, du corail, …), du renouvellement des stocks (avec une augmentation de la consommation) et on invente les soldes.

Les Boucicaut voyaient grand. Ils souhaitaient transformer ce magasin en lieu de vie, une place où les gens auraient envie de revenir (concept de fidélisation). Ils organisèrent des concerts privés, agencèrent un coin bibliothèque....


Au début de l’année 1875, la maison se fait l'intermédiaire gratuit entre les artistes et les amateurs d'art.
Ils ouvrirent une galerie de tableaux mise gracieusement à la disposition des peintres et des sculpteurs qui désiraient exposer leurs œuvres. Ce système leur permettait de rentrer en contact avec la « bonne » clientèle qui affluait au Bon Marché.

En 1984, il fut racheté par le groupe LVMH.
La nouvelle équipe (mise en place par Bernard Arnault), en 1987, décida de repositionner le magasin.
La rénovation visa à transformer le magasin pour en faire le commerce le plus sélectif de Paris.
En alliant tradition et modernité dans un cadre chaleureux et convivial, le Bon Marché est devenu un magasin haut de gamme typique de la vie parisienne où les valeurs d'authenticité et culturelles s'entremêlent au plaisir d'acheter.

Depuis 1988, la Grande Epicerie de Paris (filiale du BM), subit quelques aménagements supplémentaires et devint le plus important des magasins alimentaires de la capitale.
Faire ses courses à la Grande Epicerie est devenu « incontournable ». C’est un plaisir revendiqué comme un moment privilégié.



En 1994, Franck & Fils (créé par Emma Franck en 1897) rejoint la filiale du Bon Marché Rive Gauche. C'est une nouvelle ère, une nouvelle démarche s'instaure. Le Bon Marché s'inspire d'une nouvelle politique : l'esprit Couture s'inscrit dans chacune de ses parcelles.

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