Le 19ème siècle est une période où tout bouge, tout change, tout s'invente à Paris.
L'histoire
du Bon Marché débute en 1848 avec Aristide Boucicaut. Fils de Chapeliers, il
monte à Paris dans l’espoir de devenir calicot.
Après la fermeture
du Petit Saint-Thomas (magasin de nouveautés), Aristide fait la connaissance de
Paul Videau. Ce dernier était établi à l'angle de la rue de Sèvres et de la rue
du Bac, avec une enseigne portant le nom de Bon Marché Videau.
Le Bon Marché 1852 |
En 1852,
Boucicaut est âgé de 42 ans et est sans emploi. Avec sa femme, ils sont quand même parvenus
à mettre 50 000 francs de côté soit l'équivalent d'environ 1 million de francs
(un peu plus de 152 000 €).
Ils
comprirent vite qu'il y avait de la place pour un nouveau commerce qui
proposerait plus de choix aux acheteurs.
Boucicaut
proposa une collaboration à Paul Videau dans le but de transformer le commerce
en co-propriété. Le magasin employait à l'époque 12 personnes, comptait 4
rayons et réalisait un chiffre d'affaires d'environ 450 000 Francs.
Ils lancèrent
leur affaire en fondant le 1er Grand Magasin au Monde au moment même où
s'amorce le grand boom économique du Second Empire. Comprenant la nécessité
d'adapter l'architecture du Grand magasin à l'élargissement de la consommation,
ils firent appel à Gustave Eiffel qui construisit des structures métalliques
transformant le Bon Marché en élégant Palais de Verre (dessiné par Louis
Boileau).
Leur
association se révéla prometteuse : le chiffre d'affaires passa de 450 000
à 7 millions de Francs en 10 ans.
Pourtant,
Paul Videau, effrayé par les innovations apportées au commerce demanda à sortir
de l'affaire. Boucicaut est désormais seul à gérer l’affaire qui devient la
sienne le 31 Janvier 1863.
C’est Mortagnais
Henry-François Maillard qui prêta le million et demi de Francs dont Aristide
avait besoin pour poursuivre sa révolution commerciale.
C'est en
appliquant les méthodes acquises (en grande partie durant ses
« stages » au Petit Saint-Thomas) que Boucicaut fit fortune.
Inauguration du Nouveau Bon Marché |
Avec son
épouse, ils rachetèrent cette échoppe.
Ils la
transformèrent en « Grand Magasin » singulier proposant un large
choix où il serait permis d’y entrer et circuler librement sans être importuné.
La
révolution ?
Pour la
première fois le client a pu toucher les produits et même les essayer (ce qui
était inconcevable avant).
De par la
disposition des produits, il arriva à susciter le désir chez ses clients.
On eut l’idée
d’offrir des cadeaux aux enfants, on y retrouvait ses amies, on y flânait sans
nécessité de consommer, on s'observait, et ce, sans distinction de classe
sociale.
C’est lui
qui instaura un nouveau fonctionnement, une nouvelle attitude face à l'acheteur,
celle que l’on connait aujourd’hui. On répondait enfin aux besoins des « consommateurs »
(plus consommatrices à cette époque).
C’est un
système tout nouveau : les prix sont fixes, les marges réduites (peu
vendre en grande quantité), on peut échanger ses articles (satisfait ou
remboursé), se faire livrer à domicile et même acheter par correspondance !
C’est la
naissance de la mode saisonnière (par exemple : le mois du blanc, du corail, …),
du renouvellement des stocks (avec une augmentation de la consommation) et on
invente les soldes.
Les
Boucicaut voyaient grand. Ils souhaitaient transformer ce magasin en lieu de
vie, une place où les gens auraient envie de revenir (concept de fidélisation).
Ils organisèrent des concerts privés, agencèrent un coin bibliothèque....
Au début de
l’année 1875, la maison se fait l'intermédiaire gratuit entre les artistes et
les amateurs d'art.
Ils
ouvrirent une galerie de tableaux mise gracieusement à la disposition des
peintres et des sculpteurs qui désiraient exposer leurs œuvres. Ce système leur
permettait de rentrer en contact avec la « bonne » clientèle qui
affluait au Bon Marché.
En 1984, il
fut racheté par le groupe LVMH.
La nouvelle
équipe (mise en place par Bernard Arnault), en 1987, décida de repositionner le
magasin.
La
rénovation visa à transformer le magasin pour en faire le commerce le plus
sélectif de Paris.
En alliant
tradition et modernité dans un cadre chaleureux et convivial, le Bon Marché est
devenu un magasin haut de gamme typique de la vie parisienne où les valeurs
d'authenticité et culturelles s'entremêlent au plaisir d'acheter.
Depuis 1988,
la Grande Epicerie de Paris (filiale du BM), subit quelques aménagements
supplémentaires et devint le plus important des magasins alimentaires de la
capitale.
Faire ses
courses à la Grande Epicerie est devenu « incontournable ». C’est un
plaisir revendiqué comme un moment privilégié.
En 1994, Franck & Fils (créé par Emma Franck en 1897) rejoint la filiale du Bon Marché Rive Gauche. C'est une nouvelle ère, une nouvelle démarche s'instaure. Le Bon Marché s'inspire d'une nouvelle politique : l'esprit Couture s'inscrit dans chacune de ses parcelles.
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