Carrousel du Louvre 1662 |
Au XVIIIème siècle, le palais du Louvre est
délabré, il semble comme défiguré par le temps.
Des baraques de fortune et des échoppes sont disposées à
proximité du palais, exposées à de nombreux risques comme les inondations ou
les incendies.
Le palais et les jardins semblent en friche.
On peut être amené à penser que Voltaire parlait
certainement de l’état général de Paris mais aussi du quartier du Louvre… Dans
ses écrits Des embellissements de Paris
en 1749 explique qu’il serait préférable de « dégager les grands édifices
de Paris des bâtiments des Goths et des Vandales, et d’assainir des quartiers
hideux qui représentent le temps de la plus honteuse barbarie ».
Des actes étranges commencent à se multiplier dans la ville.
Pourtant, déjà en 1667, Louis XIV décide de la création d’une permanence de
police dans la ville.
Le lieutenant détient tous les droits d’informer le roi sur
les évènements qui ont lieu dans la capitale.
Ainsi nous voyons la délation aller bon train, c’est la
naissance des indicateurs que l’on surnomme les mouches : la police des mœurs.
Il faut savoir qu’au début du XVIIIème siècle, la
géographie sociale change. Les lieux de drague et de sociabilité se voient se
délocaliser et s’inverser géographiquement.
De nombreux rapports sont rendus sur les lieux les plus
fréquentés par les gens de bonnes mœurs et surtout sur les "autres ", mis en
avant. La police des mœurs « part en chasse » pour trouver ces
personnes s’adonnant à des activités peu religieuses.
Un exemple ?
Il existait des personnes gênantes qui s’adonnaient aux
plaisirs de la chair en lieux privés (cabarets) et même en public. Ces
personnes aux mœurs gênantes ? Des homosexuels…
N’oublions pas que nous sommes au XVIIIème siècle,
au-delà des mœurs légères et libertines appliquées dans les hautes strates de
la société de l’époque, ce sujet semble être sensible, même tabou. J’ai écumé
beaucoup de livres d’histoires (ceux qui résument l’histoire du Louvre, puisque
l’histoire que je souhaite vous partager se passe au Louvre) et je n’en n’ai
pas trouvé un seul parlant de cet aspect tout aussi important de l’histoire
que les changements effectués durant ce siècle des Lumières.
Pourtant cette période de l’Histoire de France fait partie d’une
des périodes les plus importantes dans l’histoire de l’homosexualité. Les
esprits semblent s’ouvrir. Pendant que Montesquieu et Voltaire s’insurgent de
ces pratiques et que ces deux hommes s’interrogent tout de même sur la
pénalisation qu’ils jugent trop lourde sans s’y opposer (l’homosexualité était
pénalisée lourdement), Rousseau est catégorique, il est contre cette sexualité
jugée hors norme.
L’acceptation de l’homosexualité fait quand même son chemin
jusqu’aux textes de loi. Enfin, il aura fallu attendre 1791 pour dépénaliser
complètement l’homosexualité (premier pays à ne plus parler de « crime de
sodomie »).
A Paris, c’est une révolution. Des lieux déjà existants mais
cachés jusqu’alors ouvrent un peu plus « publiquement » comme
par exemple le Cabaret Poirier, rue des Etuves-Saint-Honoré (actuelle rue
Sauval), le Soleil d’Or rue de Lappe ou encore nombres de bars gays… non, pas
dans le Marais… sur le faubourg Saint-Antoine.
D’ailleurs, à l’arrivée des beaux jours, les quais étaient
témoins de nombreuses baignades. De jeunes gens venaient en groupe pour plonger
nus dans la Seine sous les regards d’adultes intéressés.
La drague s’effectuait en clubs privés mais était encore
plus fréquente en extérieur.
Le lieu le plus connu ? Je vous en parlais il y a cinq
minutes… le Louvre.
Des téméraires s’engageaient sur la partie basse des
Champs-Elysées pour y flirter puis, une fois le partenaire choisit, les deux
hommes traversaient la place Louis XV (place de la Concorde) pour se réfugier
coquinement dans les bosquets du jardin des Tuileries. S’y rencontraient, des
hommes s’adonnant à la prostitution comme des homosexuels en quête d’histoires
sans lendemain.
On sait également que non loin de là, sur une allée bordée
de potagers, l’allée des Veuves, les fricoteurs s’y donnaient rendez-vous dans
des guinguettes spécialisées.
Cette allée n’est autre que l’avenue la plus luxueuse de
Paris : l’avenue Montaigne !
Scoop : encore aujourd’hui il semblerait que des hommes
se retrouveraient encore dans les bosquets du Louvre… Vous n’irez plus au Louvre par hasard !
Si vous ne me croyez toujours pas, même Paris ZigZag en parle |
Je pense que vous ne partirez plus pique-niquer en ces lieux
pour privilégier peut-être des endroits moins... bordés de buissons.
Paris regorge de choses surprenantes, on vous l'a souvent dit !
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