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mercredi 25 mai 2016

Portrait d'un tueur en série parisien : "Le tueur de vieilles dames"

Il fut un temps où il n’était pas bon d’être une femme d’un certain âge.

Fin des années 1980, à Paris, la psychose s’installe…

La raison ?

Un certain Thierry Paulin que l’on surnommait « Le tueur de vieilles dames » ou encore « Le monstre de Montmartre ».

Né en Martinique, sa mère n’a que 17 ans. Son père lui, le reconnait mais prend la fuite deux jours après sa naissance.


Sa maman ne pouvant l’assumer seule, le confie à sa belle-mère qui tente de s’en occuper tant bien que mal. Celle-ci n’a que très peu de temps à lui accorder car elle tient un restaurant qu’il faut continuer à faire fonctionner.

Seulement voilà, le petit Thierry est solitaire et se sent bien seul.

Sa mère ayant reconstruit sa vie, l’accueille à ses dix ans dans sa nouvelle famille. Il est à présent entouré de ses demi-sœurs et de son beau-père.

C’est un petit garçon qui a manqué d’amour et d’autorité, et il compte bien le faire savoir…
A l’école, on dit de lui que c’est un petit garçon turbulent et violent. Un jour, il menace même son professeur avec un couteau de cuisine. Il aura l’intelligence de récupérer la lettre avant sa mère afin que celle-ci ne soit pas au courant. En guise de réponse, il tape une lettre sur une machine à écrire et imite sa signature.

Petit à petit, les rapports avec son beau-père se dégradent et décide de retrouver son père sur l’hexagone, dans la ville de Toulouse grâce à sa mère qui en a retrouvé la trace.

Son père lui propose de lui apprendre son métier de maçon ou de plombier.

Là-bas, il rencontre des difficultés et se greffe à un groupe de jeunes agités. Ils se bagarrent souvent, trainent dans les bars, les discothèques….
De ce fait, la relation avec son père devient également de plus en plus compliquée.

Il décide de débuter son service militaire en 1980 mais est rejeté par les autres militaires pour son homosexualité.


Et c’est là que tout commence vraiment.

Le 14 Novembre 1982, en permission, il cambriole une épicerie qu’il avait l’habitude de fréquenter à Toulouse.

L’épicière ? Une femme âgée de 75 ans (qui le reconnait dès son arrivée) qu’il menace avec un couteau de boucher.
Il est interné en prison pendant une semaine et encourt une peine de deux ans de prison avec sursis pour « vol avec violence ».

Sa mère ayant gagné la métropole entre temps, s’est installée à Nanterre. Il la rejoint, ce qui lui permet de sortir dans la capitale. Il se familiarise rapidement avec les milieux homosexuels de Paris et se fait embaucher au Paradis Latin en tant que serveur. Il aime raconter qu’il est chef de rang et qu’il participe lui-même aux spectacles du cabaret (où il dansait parfois travesti, qui se révèle être un choc pour sa mère).


Au Paradis Latin il y est bien. On l’accepte enfin tel qu’il est : athlétique, habillé à la dernière mode, diamant à l’oreille et coupe à la Carl Lewis.
Il y rencontre son amant Jean-Thierry Mathurin et rêvent ensemble d’ouvrir un cabaret.

Il vit la nuit, dort, traine ou invite des amis chez lui le jour chez sa maman… jusqu’à ce qu’il la menace de mort avec un couteau parce qu’il s’est vu refusé sa signature sur un chèque destiné à lui payer des opérations de chirurgie esthétique. Elle prévient alors la police.

Il se retrouve à la rue en Avril 1984 et se loge chez des amis ou des rencontres.

Il finit par s’installer avec Jean-Thierry dans un hôtel du IXème arrondissement (non loin du XVIIIème).

Ils deviennent des figures emblématiques du milieu gay de Paris. Ils font la fête et flambent en soirée.

Les deux hommes eurent une violente dispute en plein milieu d’un restaurant. Thierry, faisant une crise de jalousie, fait pas mal de casse et menace son amour de lui faire la peau.

Afin de rembourser le restaurant, il choisit l’escroquerie : il vole des chéquiers ou des cartes bancaires et devient dealer.

On le retrouve désormais dans les quartiers les plus noirs du XVIIIème connus pour la prostitution, la vente de drogues et se fraye un chemin dans ce milieu trouble et violent.

Il entraine alors son compagnon dans une série de vols, d’attaques et de meurtre.

Jean-Thierry fut jugé en 1991 et sera reconnu par la suite sur 9 meurtres et condamné à la prison à perpétuité (il fut relâché en 2009).


Mais désormais Thierry agit seul.

En 1985 et 1986, il assassine de vieilles dames dans les Vème, XIème, XIIème et XIVème arrondissements.

En 1987, il choisit le Xème arrondissement.

Ce sont toujours les mêmes profils : des femmes âgées, isolées et vivant à Paris. Il repère ses victimes dans les marchés, dans la rue qu’il suit jusqu’à leur domicile. Un vent de panique souffle sur Paris…


Thierry toujours en fuite est difficile à identifier comme le coupable. Rappelons qu’à l’époque il n’existait pas le même système d’informations qu’actuellement et qu’internet n’existait pas encore.

Malgré cela, à force d’indices, de regroupement d’informations (les services de police utilisaient un système archaïque de reconnaissance d’empreintes digitales encore peu au point) ils finirent par trouver son identité.

Il en a fallu de la chance !

Il fut arrêté suite à une rixe dans une revente de drogue qui a mal tourné à Alfortville. Il fut condamné à 16 mois de prison pour « vol avec violence » et « infraction sur les stupéfiants » à la prison de Fresnes.


La comparaison des empreintes se faisait fiche par fiche et le dossier en contenait plus de 150 000 ; de plus, les dossiers n’étaient recoupés que pour les suspects ayant un casier judiciaires à Paris.

Il est relâché 12 mois plus tard, temps pendant lequel il n’y eu bien sûr aucun crime de femmes âgées.

Il tente de reprendre sa vie d’oiseau de nuit et devient DJ pour gagner sa vie. C’est à ce moment-là qu’il s’attaque aux personnes du Xème arrondissement, ce qui permet à la police de se mettre sur la piste du jeune homme âgé alors de 24 ans.

Une des victimes rescapée, Madame Finaltérie en fait une parfaite description permettant d’établir un portrait-robot.

Le 1er Décembre 1987, le commissaire Jacob, en pleine discussion avec des commerçants du quartier (le Xème) croit reconnaître Thierry et lui impose un contrôle d’identité. C’était lui. La carte d’identité ayant une photographie lui correspondant peu, le policier l’emmène au commissariat pour simple vérification d’identité sans que celui-ci ne s’y oppose.

On en profite pour vérifier ses empreintes digitales, corrélant parfaitement avec les empreintes retrouvées sur les différents lieux de crimes.


Piégé, il raconte en détail, d’une froideur impitoyable, le déroulement de ses assassinats.


Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis et maintenu à l’écart des détenus qui n’étaient plus en sécurité avec lui.

Atteint du Sida, il tombe gravement malade et meurt le 16 Avril 1989 des suites de cette maladie à l’Hôpital des prisons de Fresnes avant même d’avoir pu être jugé (date prévue : le 16 Avril 1989)…

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