Je vous parle de sorcellerie bien sûr !
Un sorcier ? « estre sorcier, c’est de s’estre
donné à l’esprit malin »….
J’espère que cette définition vous aiguille sur le sujet ?
Afin d’être plus claire, un sorcier est une personne qui fait
périr, guérir des gens, tomber en amour, … via des moyens reconnus comme
relevant des domaines de la sorcellerie et de l’envoûtement. Cette magie est
assimilée à du maléfice, une manifestation diabolique ou signe de dévotion du
sorcier au diable.
En France, très peu de procès sont jugés, beaucoup font
appels et la décision n’aboutit généralement pas à la mort. Au fur et à mesure
du temps, on assimile de plus en plus la sorcellerie à du charlatanisme, de l’illusion
et de la tromperie. On estime que l’on accuse à tort beaucoup de personnes qui
se font passer pour des sorciers mais qui ne sont en rien ces « apôtres du
diable » tant redoutés.
La première à être jugée pour sorcellerie et condamnée à
mort fut Jeanne de Brigue dite la Cordière.
A la fin du XIVème siècle, les sorciers étaient
assimilés à des guérisseurs, des devins. On pensait que les sorciers avaient
une emprise sur toute chose incontrôlable et inexplicable (les changements de
temps, les maladies, …).
On répandait également la rumeur que les sorciers voleraient
durant la nuit et se réuniraient autour d’un certain Dieu Cornu (le diable ?).
Le mystère qui régnait autour de ces personnalités attire
les mauvaises intentions de certains pendant que d’autres commencent à les
craindre.
Jeanne de Brigue était une sorcière connue par le fait de
posséder le pouvoir de retrouver les objets perdus et leur voleur. Elle aurait
été aussi en capacité de guérir les maladies (et d’en rendre d’autres malades).
C’était une paysanne sans le sous, qui a été initiée à la
sorcellerie par sa marraine.
Elle se bâtit vite une réputation près de chez elle dans les
villages de Brie suite à cette histoire :
Un hôtelier avait accusé sa femme d’avoir dérobé une tasse
en argent dans le but de l’offrir à un galant. Jeanne fut capable de retrouver
la voleuse (qui n’était que la chambrière du voisinage) et la tasse à l’endroit
exact où celle-ci l'avait caché.
Jeanne commence à connaître du succès, ce qui déplaît aux
ecclésiastes. Ils la font arrêter et enfermer pendant un an avant d’être remise
en liberté.
Un jour, la Cordière fut appelée par Lucette, mère d’Hennequin,
un homme gravement malade.
Arrivée à Guérard (77) pour le soigner, elle fait la
connaissance d’une consoeur : Macette, la femme d’Hennequin.
Battue par ce dernier pour lui avoir été infidèle, elle
avait décidé de lui jeter un sort.
Pour ce faire, Macette avait utilisé une petite poêle dans
laquelle elle avait chauffé de la cire et des poix (elle aurait également
utilisé des crapauds). Durant ses préparations, elle appela par trois fois le
diable pour rendre son mari si malade qu’il serait incapable de la battre.
La Cordière se chargea du rétablissement d’Hennequin,
celui-ci dit avoir été immédiatement envahi par la sensation d’être parcouru par une foule d’anguilles.
Les deux sorcières conversèrent beaucoup à son sujet.
Macette avoua la situation à Jeanne en lui demandant de rapporter à son mari qu’il
était tombé malade suite à un envoûtement fait par son ancienne relation et la mère de deux de ses enfants : Gilette la Verrière.
Elles instaurèrent une relation de confiance. Jeanne confia être mère plusieurs fois d’un homme qui n’avait point la volonté de l’épouser.
Macette avait été initiée dès son adolescence et avait reçu
le don de rendre les gens malades et de décider les gens au mariage. Elle
proposa à la Cordière de lui venir en aide.
Elles n’eurent le temps de terminer leur projet, la guérison
d’Hennequin se faisant rapidement, ce qui attira l’attention des autorités
publiques et religieuses.
La Cordière fut arrêtée et conduite à la prison du Châtelet
le 29 Octobre 1390 afin de répondre au premier interrogatoire. Malgré la
lenteur du procès, elle ne trahit pas ses secrets avec sa consoeur.
Elle prétend avoir été aidée du diable (c’est sa marraine
qui lui aurait appris à l’invoquer).
Le 9 Février, elle est condamnée au bûcher.
Toutefois, ils finissent par avoir le nom de Macette et viennent la trouver.
Elle est interrogée pour la première fois le 4 Août 1391, interrogatoire durant lequel elle nie tout en bloc mais, à bout, finit par tout avouer.
Le jour suivant, elle est également condamnée à mort, elle subira le même sort que la Cordière.
Le 19 Août 1391, on vient les chercher dans la prison du
Châtelet. Elles sont conduites à « l’échafaud » afin d’y être brûlées
vives pour sorcellerie (la Cordière la première).
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