La population, en forte augmentation, se déplace de manière
différente. Paris est sur le point de s’agrandir, de se voir naître Paris
capitale à 20 arrondissements, le Paris que l’on connait aujourd’hui.
Les transports laissent « à désirer », le réseau
est un peu « fouillon ». Beaucoup de compagnies ont leurs propres
lignes, leurs propres itinéraires, leurs propres moyens de locomotion … pas
facile de s’y retrouver.
De nouvelles techniques sont testées : l’omnibus (dont
je vous ai parlé précédemment), le tramway, l’autobus, le trolleybus. Certains
sont tractés par des chevaux, d’autres sont à vapeur ou encore à air comprimé
et même électriques.
Le moyen de transport qui nous intéresse aujourd’hui est le
moyen de transport le plus usité après l’omnibus : le tramway, une sorte d’omnibus
sur rails.
C’est à la Compagnie Générale des Omnibus que la ville de
Paris confie en 1855 la lourde affaire de réorganiser de transport de Paris et
de sa « proche banlieue » (la banlieue étant à cette époque les
parties rattachées depuis 1860 durant l’annexion des villages alentours faisant
partie intégrante des 20 arrondissements actuels).
L’entreprise fusionne avec les dernières compagnies de
transport. La dernière qui fut absorbée par la Compagnie des Omnibus avait mis
en place la première ligne de tramway expérimentale tractée par des chevaux,
ligne que l’on appelait Chemin de fer
américain (Concorde – Pont de Sèvres).
Tramway Hippomobile |
Le point important à sa rappeler dans cette histoire, en
tant qu’amoureuse du patrimoine et de la capitale, est la manière dont s’est
implantée la Compagnie Générale des Omnibus.
En 1869, la société doit construire et aménager des lignes
de tramway.
Elle décide de s’implanter dans un quartier central de la
ville, le Vème arrondissement, près de la rue Monge.
Malheureusement pour eux, ils déterrent des vestiges enfouis
depuis plus de dix-sept siècle !
Les Arènes de Lutèce voient de nouveau le jour. Celles-ci
sont condamnées à disparaitre pour se voir remplacer par un dépôt de tramways.
Seulement voilà, de grands hommes s’insurgent contre ce
projet de démolition. Ce projet ne doit pas aboutir surtout quand il s’agit de
détruire les vestiges de l’Histoire de Paris. C’est l’un des rares vestiges de
l’époque romaine de Paris encore présent pour témoigner de la vie antérieure de
Paris (Lutèce).
On fonde la Société des Amis des Arènes afin de faire valoir
sa valeur historique dans le but de les conserver.
Des personnalités comme Victor Duruy (homme politique et
historien français) et Victor Hugo se battent dans la protection de ces
précieuses ruines.
Victor Hugo, homme très engagé dans leur cause, écrit la
lettre suivante au Président de la République :
« Monsieur le
Président,
Il n’est pas possible
que Paris, la ville de l’avenir, renonce à la preuve vivante qu’elle a été la
ville du passé. Le passé amène l’avenir. Les arènes sont l’antique marque de la
grande ville. Elles sont un monument unique. Le conseil municipal qui les
détruirait se détruirait en quelque sorte lui-même. Conservez les Arènes de
Lutèce. Conservez-les à tout prix. Vous ferez une action utile, et ce qui vaut
mieux, vous donnerez un grand exemple.
Je vous serre les
mains »
Victor Hugo
Ouf ! Les Arènes seront donc conservées. La Compagnie
Générale des Omnibus se voit contrainte de déplacer son dépôt. Elle en créera
plusieurs dont le plus important se trouvait à Bastille avec de nombreuses
lignes se dirigeant vers les points les plus centraux de Paris (la ligne
Madeleine – Bastille était la plus rentable).
On peut imaginer que le dépôt de tramways de Bastille devait ressembler à celui de Malakoff |
Compte tenu de l’évolution des moyens de transport parisien,
notamment du métropolitain et du début de la première guerre mondiale, la CGO s’intègre
à la Société des transports en commun de la région parisienne (les membres de
la Compagnie ont été appelés à combattre), il existe toujours des tramways mais ceux-ci sont placés le long des Maréchaux (la 1ère couronne avant la bordure du périphérique) et en banlieue.
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