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dimanche 8 mai 2016

Les noces folles de deux amoureux montmartrois, un amour unique

Parlons d’amour, parlons de mariage, parlons de légèreté, parlons d’une festivité bien particulière.
La célébration, ou devrais-je dire, les célébrations, se passent à Montmartre au début du siècle dernier.

Il fut un temps où Montmartre ressemblait à un terrain dévasté par la misère, où Montmartre s’était baptisée elle-même commune libre.

Il s’y passait des choses étranges sur cette Butte !

Pour cela, je dois vous présenter (assurément vous le connaissez déjà) Francisque Poulbot.

Francisque Poulbot (1879-1946)

Au-delà d’avoir été un grand affichiste, goguettier, dessinateur et illustrateur, c’était un bon vivant toujours blagueur, amateur de grandes fêtes et de défilés.

Montmartrois à part entière, pourtant natif de Saint-Denis, il se familiarise rapidement à Montmartre. Il fut adopté par le village et ses habitants.

A son époque, il peint beaucoup les petits poulbots (vous savez les Titi parisiens, ces petits enfants intrépides représentés merveilleusement bien par le personnage de Gavroche dans Les Misérables de Victor Hugo). Il dessine la misère de ces enfants mais également leur débrouillardise et leur humour. Il ne fait pas que les dessiner, il s’en occupe également. 


C’est un homme au grand cœur.

Un cœur, de l’humour… et Léona Ondernand, la femme de sa vie.

En homme de folklore il organisait, chaque année, à l’occasion de l’anniversaire de leur rencontre des noces factices faisant participer tout le village ravi de cette festivité hors du commun.

On défilait dans les rues de Montmartre. Au premier rang, une troupe musicale qui s’était plus ou moins improvisée suivi des mariés : Francisque en redingote et Léona en robe de mariée.

Le cortège ainsi entouré des habitants et des invités, ceux-ci étaient costumés en garçons d’honneur, témoins, curés, pasteurs, maires et nourrices (elles avaient façonné des cartons de manière à se fabriquer d’énormes poitrines) …. Sans oublier les petits poulbots en folie !

Ainsi tous déguisés, ils dansaient, buvaient et applaudissaient la mariée.


En vérité, Francisque peinait à demander sa belle en épousaille. Ils se marièrent tout de même « pour de vrai », ce qui ne les empêcha nullement de continuer cette célébration annuelle jusqu’à la guerre de 1914 où il fut appelé à servir son pays (il en revint vivant mais handicapé).
Certainement la plus belle « mascarade » jamais organisée tout là haut, au nom de l’amour.

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