Aujourd’hui, il s’agit des éléphants. Etonnamment, il
semblerait que Paris ait une histoire assez conséquente avec le pachyderme.
On rapporte la présence du premier éléphant vivant dans la
capitale en 797. Ce fut un présent du khalife de Bagdad Aroun al Ra’hid à
Charlemagne.
Il faudra attendre 1254 avant d’en voir de nouveau dans les
rues de Paris, pendant le règne de Saint-Louis (Louis IX). Pour la venue du roi
d’Angleterre, Henri III, le roi de France fait importer un éléphant des
croisades pour lui en faire don.
On comptabilise nombre de sculptures au Moyen-Âge
représentant l’animal. Ces sculptures sont réalisées non pas à partir de
modèles vivants mais de pièces sculptées et des tapis provenant d’Orient.
Sous le règne d’Henri IV, beaucoup d’éléphants sont exhibés
à Paris dont un sera offert par la couronne de France à la reine Elisabeth
d’Angleterre lors de sa visite en 1592.
Un ouvrage datant de 1607 relate que certains se
nourrissaient, à cette époque, de chair d’éléphant (comme les Indiens du Levant
qui furent pris en exemple).
En 1626, durant le règne de Louis XIII, un éléphant gagne de
nouveau la capitale. Le roi avait prié son ami, un nommé Dupuy, d’en inspecter
l’anatomie et de contrôler les assertions du traité de Pierre Gilles (Elephanti Descriptio).
En 1628, Claude Lorraine fait l’acquisition d’un éléphant
dont il confie la garde et la conduite à l’un de ses anciens officiers, Georges
Pierre, moyennant une somme importante (le fruit de mes recherche me limite
dans la connaissance de cette « location », a-t-il exhibé
l’animal moyennant finances ?).
En 1631, on revient d’Italie avec un éléphant qui sera
examiné 3 jours, cette fois-ci, pour s’intéresser à ses dents (que l’on compare
avec la sépulture du géant Theutobochus envoyé d’Afrique et vu par Peiresc).
En 1668, nous savons également que Louis XIV, dans sa
ménagerie à Versailles, avait un éléphant, une femelle provenant du Congo, qui
lui avait été offerte par le Roi du Portugal. L’animal fut disséqué à sa mort
par Claude Perrault, en 1681.
Il semblerait que le dernier éléphant de la capitale (hormis
ceux dans nos zoos actuels) fut une sculpture, celle du projet de Napoléon 1er,
place de la Bastille.
En effet, en 1810, notre Empereur voulu placer une fontaine
monumentale à l’emplacement de l’ancienne forteresse. Elle serait alimentée par
l’eau de l’Ourcq acheminée par le Canal Saint-Martin.
L’éléphant devait être surmonté d’un howdah en forme de tour
(sorte de palanquin permettant de transporter des personnes fortunées).
Sa réalisation fut remise en cause par la chute de Bonaparte
puis abandonnée après la Révolution de 1830 pour construire finalement la
colonne de Juillet.
Seul un modèle en plâtre eut le temps d’être réalisé. On
peut en trouver la description dans Les
Misérables de Victor Hugo.
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