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jeudi 21 avril 2016

Les toilettes publiques, ces machines de guerre

Quand on voyage, on respecte toujours quelques bases. On essaie d’apprendre à savoir dire : « Bonjour », « Au revoir », « Merci », « Excusez-moi », « Désolé, je ne parle pas…., parlez-vous… ? », « Au secours ».

Mais on oublie souvent de savoir dire une chose aussi importante, qui fait que si on ne connaît pas la traduction, les évènements peuvent très vite tourner à la catastrophe….

A Paris, comme dans les grandes villes, il y a toujours quelque chose d’ouvert. Mais, imaginez-vous demander un service à un parisien…. Des fois le parisien peut être sympa mais cette chose là, croyez-moi, si vous tombez sur un « rabougris », vous n’êtes pas prêts de la solutionner.

Ou pire !
Imaginez que TOUT est fermé, c’est la nuit, les rues sont désertes, pas de taxi, pas de transport en commun, pas de vélib’ (vélos parisiens), pas d’autolib’ (voitures électriques parisiennes) non plus et vous êtes au milieu de nulle part…. vous avez passé une « super soirée », fait de belles rencontres, mangé un « bon resto », dégusté une bonne bouteille (d’eau bien sûr) et … vous vous retrouvez avec une belle envie d’aller aux toilettes…


Mais que fait-on dans ces cas là ? Pipi sur l’avenue ? entre deux voitures ? dans une poubelle ?
On s’abstient vite quand on sait qu’on peut se faire amender de la modique somme de 450€ (maximum) pour avoir voulu éviter de se faire pipi dessus….

Mais il existe les toilettes publiques ! Bien sûr, ils sont fermés la nuit….

Un peu d’histoire.

Au Moyen-Âge, les toilettes s’appelaient des latrines. A Paris, on déféquait directement dans les rues, au beau milieu des ordures.

La chaise percée est arrivée chez les nobles au XVIème siècle.
Il y eut ensuite le pot de chambre pour les classes aisées qui fut interdit à Paris car il était interdit de décharger de l’eau ou toute autre substance dans les canaux des rues jusqu’au milieu du XIXème siècle.

Exemple de chaise percée

Ces conditions qui nous paraissent si peu hygiéniques conduisent à la création de la chasse d’eau (XVIème siècle) et des égouts (XIXème siècle).

En Août et Septembre 1880, Paris connaît la « Grande Puanteur » de la Seine. Suite à cet immonde évènement, Pasteur lance ses travaux sur les microbes qui permettent l’évolution du traitement des déchets en faisant établir la loi du tout à l’égout.

Les toilettes publiques au départ sont individuelles et collectives et également mixtes !
Pour les hommes, il existe des urinoirs individuels et des bassins/cuvettes à usage collectif.

A Paris, ces urinoirs portaient le nom de Vespasiennes. Il en existe encore une dernière, la seule survivante de Paris, située boulevard Arago, le long du mur de la Prison de la Santé.
Elles firent leur apparition en 1834 sous la volonté du Préfet de Seine Rambuteau. Les gens commencèrent à les appeler les colonne Rambuteau. Ne plaisant pas au Préfet, il les renomma vespasiennes en souvenir de l’Empereur Vespasien qui détenait l’établissement d’urinoirs publics de Rome.

Dernière vespasienne de Paris, boulevard Arago

La fin de la gratuité des toilettes publiques fut votée le 28 Janvier 1980 par le Conseil de Paris. Elle fut rétablie en 2006 même si certains sont payants (n’oubliez pas la « Dame Pipi » !).

Je me souviens même, pendant deux jours de suite avoir décelé de l'étonnement chez les touristes étrangers quand il s'agit de patienter autour de toilettes publics parisiens.
 
C'est vrai. J'en ai vu certains s'amuser de "l'autowash" (lavage automatique) de nos lieux d'aisance publics, les transformant en véritable machine de guerre. Observez, vous verrez !

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