Le 1er Mai 1727, un diacre très
connu, ayant une vie charitable exemplaire, décède. Il s’agit du diacre
janséniste François de Pâris qui est honoré par la foule lors de son
enterrement le 3 Mai.
Lors
de ce sombre jour, une femme paralysée du bras touche la dépouille du feu
diacre, ce qui a pour effet de la guérir miraculeusement.
La
foule témoigne de ce miracle et afflue bientôt en masse au cimetière
Saint-Médard, où est inhumé le diacre. On y assiste à des miracles forts
nombreux que l’on baptisera Le Tumulte de Saint-Médard.
Les
participants guérissent quasi-instantanément après avoir eu des crises de
convulsions : ils portent le nom de « convulsionnaires » de
Saint-Médard.
Les miracles font grand bruit, le cimetière
devient lieu de pèlerinage. Les visiteurs, proches de la démence, assistent à
des scènes folles. Dès 1731, on assiste de nouveau à des scènes
quasi-miraculeuses de plus en plus nombreuses.
Bien sûr l’Eglise ne cautionne pas une telle
attitude de la part de ses fidèles. Les habitants du quartier se révoltent et
refusent d’assister à ces épisodes de folie. Jours et nuits, le quartier est
réveillé par ces croyants ayant développé d’étranges manières de montrer leur
foi. Jours et nuits, on entend les chevaux effectuant des rondes autour du
cimetière.
Le 7 Août 1731, une certaine dame Delorme, ne
croyant pas à ces miracles, vient au cimetière dans le but de se moquer des
convulsionnaires. Elle finit paralysée.
Ces assemblées dégénèrent. On assiste à des
phénomènes étranges : des hommes convulsent, on dit que des femmes s’y rendent
et mangent la terre ramassée aux abords de la sépulture, se tordent les seins,
demandent à être frappées, crient « Ah ! que cela est bon, ah !
que cela me fait du bien, mon frère ; je vous en supplie, continuez si
vous le pouvez ». On appelle cela, soit-disant, des « crises de
dévotion ».
Révolté par toute cette agitation, monseigneur de
Vintimille, Archevêque de Paris, ordonne de cesser tout culte sur les terres de
Saint-Médard.
Ces scènes mystiques finissent par attirer l’attention
des autorités qui pensent enfin que cette tombe est la cause de nombreux
débordements et qu’il faut agir : « c'est d'y voir des jeunes filles
assez jolies et bien faites entre les bras des hommes, qui, en les secourant,
peuvent contenter certaines passions, car elles sont deux ou trois heures la
gorge et les seins découverts, les jupes basses, les jambes en l'air… ».
Le 29 Janvier 1732, sous Louis XV, le
lieutenant de police ordonne la fermeture du cimetière de Saint-Médard pour
arrêter les manifestations des convulsionnaires sur la tombe du diacre Pâris.
Les fidèles s’insurgent, le mouvement devient
populaire et très vite on peut entendre se répandre l’opposition des pratiquant
dans tout Paris : « De par le roi, défense à Dieu de faire miracle en
ce lieu. » Cette phrase fut écrite par un inconnu sur la porte condamnant
l’entrée du cimetière.
Le lieu fut ré-ouvert plus tard par la
construction d’une deuxième entrée, mais les convulsionnaires réapparurent. La
deuxième sera donc elle aussi comblée…
Depuis, le cimetière a disparu, la Chapelle du
Catéchisme érigée en 1901 prit sa place.
Fort heureusement, si vous vous y rendez, vous y trouverez
un lieu bien plus serein !
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